Publié le 31 janvier 2019
INFOGRAPHIES & VIDÉOS
[La vidéo des solutions] Avec le traiteur Mamie Foodie, les séniors sont aux fourneaux pour lutter contre l'isolement
Pas de cuisine moléculaire ou minimaliste chez le traiteur Mamie Foodie. Ici les plats sont généreux et préparés exclusivement par des grands-pères et grands-mères isolés. Un moyen de recréer du lien entre les générations mais aussi de gagner un revenu complémentaire de retraite. Un concept gagnant-gagnant.

©MamieFoodie
Il y a une odeur de coriandre, de gingembre et de lait de coco ce mardi 29 janvier dans la cuisine du traiteur Mamie Foodie, située à Paris, dans le 11e arrondissement. C’est Marie-Ange Courtat, 64 ans, ancienne commerciale dans l’édition, qui est aux fourneaux. Cette jeune retraitée d’origine mauricienne prépare un curry d’agneau, sa spécialité. Derrière elle, Ethel del Pozo-Vergnes prépare un chili con carne, plat typique du Mexique, mais version péruvienne. Son secret ? Y ajouter des zestes d’orange.
Ici, tous les plats sont cuisinés par des grands-parents, épaulés par un chef cuisiner. "Mamie foodie est une entreprise sociale. Notre but est de recréer un lien entre les générations et d’aider les grands-parents à sortir de l’isolement en gagnant un revenu complémentaire de retraite", explique Valentine Foussier, cofondatrice de la startup qui travaille notamment avec l’association Les petits frères des pauvres.
Du beurre dans les épinards
Chaque grand-parent détient le statut d’auto-entrepreneur et reçoit 15 euros brut de l’heure. "Ça met du beurre dans les épinards", assure Marie-Ange Courtat en vérifiant l’intensité du feu de sa marmite. "C’est un complément nécessaire pour payer les factures et certaines fois pour partir en vacances". Une quinzaine de grands-parents travaillent avec Mamie Foodie en moyenne 20 heures par mois.
L’avantage économique est réel mais l'enjeu est aussi de socialiser ces personnes parfois isolées. C’est pourquoi Mamie Foodie propose également aux grands-parents de les aider au service. Aujourd’hui Marie-Ange Courtat et Ethel del Pozo-Vergnes cuisinent pour EDF et la Prévention retraite Île-de-France (PRIF), demain elles seront à table pour servir leurs clients.
Recréer des liens entre les générations
"Ce que Mamie Foodie m’apporte, c’est la jeunesse, le rire", s’exclame Ethel del Pozo-Vergnes, "on a beau avoir 65 ans, ce n’est pas si vieux. Je pense qu’on a encore des choses à partager, à apporter. Ça permet surtout de ne pas rompre le contact avec la réalité des jeunes maintenant".
Les deux fondatrices, nostalgiques de la cuisine de grand-mère, ont créé leur startup à 26 ans alors qu’elles étaient encore en École de commerce. Aujourd’hui, deux ans après la création, le concept fait ses preuves.
Marina Fabre @fabre_marina