Publié le 30 janvier 2018
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Obsolescence programmée : Amazon, Electro Dépôt, LDLC épinglés pour leurs mauvaises pratiques
Pas d'information sur la garantie, aucune disponibilité des pièces détachées, mise à jour ralentissant les appareils... Même si en 2017, "les pratiques s'améliorent", l'obsolescence programmée se porte bien. Dans un nouveau rapport, l'ONG les Amis de la Terre épingle Amazon, Electro Dépôt et LDLC pour "manipulations du consommateur" et "pratiques illégales". En revanche, FNAC et Boulanger montrent le bon exemple.

C’est un bilan sans appel qu’ont dressé Les Amis de la Terre dans un nouveau rapport sur l’obsolescence programmée publiée le 22 janvier. "Aucun distributeur ne peut se targuer d’être vraiment vertueux en matière d’allongement de la durée de vie des produits", affirme l’ONG. Cette dernière a passé au crible les pratiques de 13 grands distributeurs d’équipements électriques et électroniques "d’envergure nationale".
"Réparateurs agréés prescrivant des changements de carte mère d'ordinateur à 500 euros pour un simple encrassement du système d'aération, mise à jour ralentissant votre appareil, prix disproportionné des pièces détachées, assurance réparation impossible à faire appliquer, matraquage marketing, fausses promotions pendant les soldes... Rien n'est fait par les fabricants et les distributeurs pour nous aider à garder nos appareils plus longtemps", dénonce Alma Dufour, chargée de campagnes Modes de production et consommation responsable aux Amis de la Terre.
Accusations de "manipulations du consommateur" et "pratiques illégales"
En queue de peloton, Amazon, Electro Dépôt et LDLC sont clairement dans le rouge. "Amazon n’informe pas les consommateurs de leurs droits à la garantie légale de deux ans. (…) Pour la prise en charge de leurs appareils tombés en panne, le site renvoie sur l’annuaire des constructeurs, qui est parfois incomplet. Surtout, le devoir d’information sur la disponibilité des pièces détachées imposé par la loi n’est pas respecté !", alerte l’association qui accuse ces entreprises de "manipulations du consommateur" et "pratiques illégales".
Au total, elle estime que dans 60 % des cas, en 2016, la durée de disponibilité des pièces détachées, obligatoire depuis la loi Hamon, n’était pas indiquée. Mais malgré les mauvais élèves, "en 2017, les pratiques s’améliorent", tempèrent les Amis de la Terre. Boulanger et FNAC montrent le bon exemple. Pour cette dernière enseigne, comme pour Darty et Conforama, la disponibilité des pièces détachées était systématiquement affichée sur l’étiquette.
En 25 ans, la durée de vie des appareils électriques et électroniques a été divisée par deux
Reste que chaque Français jette en moyenne par an 17 à 23 kilogrammes de déchets électriques ou électroniques par an. Un problème d’ampleur lié en partie au recyclage mais surtout à l’obsolescence programmée. En seulement 25 ans, la durée de vie moyenne des appareils a été divisée par deux. Les plus grands fabricants sont aujourd’hui montrés du doigt pour ces pratiques de moins en moins acceptées.
Le 27 décembre dernier, Apple a ainsi reconnu avoir volontairement ralenti la vitesse du processeur de ses anciens Iphone pour, dit-il, préserver leurs batteries. Il est aujourd’hui poursuivi par deux plaintes collectives. Notamment pour avoir utilisé des batteries fixées rendant les téléphones difficilement réparables alors qu’elles étaient auparavant amovibles.
En France, l’association Halte à l’obsolescence programmée a déposé en septembre une plainte contre HP, Canon, Brother et surtout Epson. Elle leur reproche d’avoir utilisé des techniques pour raccourcir délibérément la durée de vie de leurs matériels.
Marina Fabre @fabre_marina