Publié le 24 juin 2019

SOCIAL

Sommes-nous obligés d’aller travailler en cas de canicule ?

[Mise à jour le 24 juin] C'est une canicule exceptionnelle par sa précocité et son intensité qui va s'abattre sur toute la France cette semaine. Selon Météo France, les températures devraient atteindre les 35 à 40 °C dès mardi. Dans ces conditions extrêmes, quelles sont les obligations de votre employeur ? Pouvez-vous exercer votre droit de retrait ? Ou encore, êtes-vous autorisé à faire tomber le pantalon ? Novethic fait le point.

Les salariés peuvent exercer un droit de retrait s'ils estiment que leur santé est en danger.
iStock / humonia

[Mise à jour le 24 juin] L'Hexagone va connaître dès ce lundi 24 juin une canicule exceptionnelle par sa précocité et son intensité pour un mois de juin. Cet épisode devrait durer au moins six jours. Pas évident dans ces conditions d'être enfermé au bureau ou de réaliser des chantiers en extérieur. Cependant, le code du travail n'indique aucune température au-delà de laquelle il n’est plus possible de travailler. Mais il impose quand même quelques aménagements à l’employeur.

Celui-ci doit obligatoirement mettre en place un système de ventilation et d’aération des locaux de façon à limiter les effets de la chaleur et prévoir des sources d’eau potable fraîche à proximité des postes de travail en quantité et en qualité suffisante.

En cas d’alerte canicule, il doit également prévoir des pauses régulières et des aires de repos climatisées. Si nécessaire, il doit veiller à aménager les horaires de travail, réduire les cadences, diminuer la charge physique sur les postes le plus pénibles. Il peut aussi permettre aux salariés d’adapter leur rythme de travail selon leur tolérance à la chaleur.

Droit de retrait

En cas de carence de votre employeur ou si vous avez un motif raisonnable de penser que l'extrême chaleur présente un danger grave et imminent pour votre santé ou votre vie, vous pouvez exercer votre droit de retrait. Une température excessive peut en effet être source de fatigue, maux de tête, vertiges, crampes, notamment si le rythme de travail est intense,

Il peut même mener à la déshydratation ou au coup de chaleur, mortel dans 15 à 25 % des cas. L’employeur peut alors être mis en cause puisqu’il a l’obligation d’évaluer ces risques et de prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale de ses travailleurs.

Selon l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), le travail "au-dessus de 33 °C présente des dangers" et peut être à l’origine de troubles pour la santé, voire d’accidents du travail. Et la Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS) recommande l’évacuation des locaux lorsque la température y est supérieure à 34°C.

Short ou pas short ?

Au-delà de 33 degrés, la productivité chuterait de 85 %. De quoi inciter les employeurs à garder leurs salariés au frais. Or, aujourd'hui, ils ne prennent pas réellement de mesures à en croire une étude menée conjointement par l'agence d'intérim Qapa et la société de fontaine à eau Castalie. Seules 54 % des entreprises interrogées "ont pris des mesures pour faire face à de nouveaux pics de température" : l'approvisionnement en eau arrive en tête (36 %), loin devant le renouvellement d'air (16 %), la climatisation (8 %) ou encore les ventilateurs (7 %).

Reste quelques conseils au salarié : boire régulièrement (l’équivalent d’un verre toutes les 15 à 20 minutes) et porter des vêtements amples et légers, de couleur clair. Quid du short ou du bermuda pour les hommes ? Il n’existe là encore aucune loi sur les jambes nues, mais l’employeur peut imposer certaines restrictions selon vos fonctions, d’après des critères de sécurité ou d’image.

À Paris, depuis un an, les chauffeurs de bus de la RATP ont ainsi le droit de porter un bermuda quand les températures atteignent 28 degrés.  

Concepcion Alvarez, @conce1


© 2023 Novethic - Tous droits réservés

‹‹ Retour à la liste des articles

SOCIAL

Conditions de travail

Santé et sécurité au travail sont deux dimensions importantes de la RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises). Dans les usines du monde, les conditions de travail sont souvent très difficiles. Les consommateurs prennent progressivement conscience du coût humain auquel sont obtenus les produits qu’ils achètent.

Greve Apple Store Opera sortie Iphone 15

Le lancement de l'iPhone 15 perturbé par la grève des salariés : "Nous demandons un meilleur partage des richesses"

Le ton monte dans les Apple Store. Alors que des clients se pressent pour acheter le nouvel iPhone 15, des dizaines de salariés font le piquet de grève devant les magasins pour demander une revalorisation de salaire. Inflation grimpante, dégradation des conditions de travail, sommes records perçues...

Nouveaux mots travail pexels

Ressentéisme, Quick quitting, Act your wage... Cinq mots d'un monde du travail en pleine mutation

Depuis quelques mois, les néologismes se multiplient pour traduire les mutations en cours dans le monde du travail. Propulsés par les réseaux sociaux, ces phénomènes manifestent l’envie de nombreux salariés de faire bouger les lignes au sein de leurs entreprises, en réponse au contexte économique....

Louq quitting tiktok

Loud quitting : la génération Z démissionne en direct sur TikTok

Après la grande démission et le conscious quitting, les salariés s’emparent d’une nouvelle stratégie pour bousculer le monde du travail : le loud quitting. Le phénomène, qui consiste à exposer ouvertement son insatisfaction face à ses conditions de travail, concernerait un travailleur sur cinq dans...

Fin teletravail Jason Strull sur Unsplash

La fin de l’âge d’or du télétravail et le début du RAB, "retour au bureau"

Le leader du télétravail, Zoom, qui demande à ses salariés de retourner au bureau, Amazon qui envoie des lettres de rappel aux récalcitrants et grévistes désireux de rester en télétravail, Google qui conditionne la performance du salarié sur sa présence au bureau... Les groupes américains battent le...