Publié le 25 novembre 2018

POLITIQUE

Brexit : Bruxelles et Londres signent leur divorce après 17 mois de négociations

Les dirigeants européens ont donné leur feu vert dimanche à l'accord historique sur le départ du Royaume-Uni de l'UE, un divorce qualifié de "tragédie" par le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker après une relation houleuse de plus de 40 ans.

Pêche, Nucléaire, automobile, Finance... Malgré la signature du Brexit, beaucoup reste à négocier.
@CC0

Les dirigeants européens ont donné leur feu vert dimanche 25 novembre à l'accord historique sur le départ du Royaume-Uni de l'UE, un divorce qualifié de "tragédie" par le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker après une relation houleuse de plus de 40 ans. L'inédit "traité de retrait", négocié pendant 17 mois, doit maintenant obtenir de la ratification du Parlement européen et celle du parlement britannique.

Les 27 ont "endossé l'accord de retrait et la déclaration politique sur les futures relations" entre les deux parties, a annoncé sur Twitter le président du Conseil européen Donald Tusk, environ une demi-heure seulement après l'ouverture d'un sommet extraordinaire à Bruxelles.

Londres et l'UE vont tenter de nouer la relation "la plus proche possible" avec Londres après le Brexit, est-il écrit dans la courte "déclaration politique" également approuvée dimanche, qui sera jointe au traité de divorce, un pavé de près de 600 pages.

Fragilité européenne

Voir le Royaume-Uni "quitter l'UE n'est pas un moment de jubilation ni de célébration, c'est un moment triste et c'est une tragédie", a déclaré Jean-Claude Juncker en arrivant au sommet. "Il s'agit d'un accord pour un avenir meilleur, qui nous permet de saisir les opportunités qui nous attendent", a plaidé de son côté la Première ministre britannique, dans une "lettre à la nation" adressée dimanche aux Britanniques.

Le Brexit montre néanmoins que l'UE a besoin "d'une "refondation", a jugé le président français Emmanuel Macron, évoquant "un moment grave". "Cela montre que l'UE a une part de fragilité" et "est perfectible", a-t-il ajouté, estimant que l'accord avec Londres était un "bon accord".

La pêche en première ligne désormais

D'autres États membres avaient soulevé des inquiétudes dans la dernière ligne droite des négociations et demandé des garanties supplémentaires dans certains domaines, comme celui des futurs droits de pêche dans les eaux territoriales britanniques.

Ce sujet, cher à la France et à l'Espagne entre autres, n'a pas été résolu dans le traité de retrait, qui prévoit qu'il faudra conclure un accord au plus tard d'ici à la mi-2020. Mais, dans une déclaration annexée aux conclusions du sommet de dimanche, les 27 insistent sur le caractère "prioritaire" du dossier. Ils demandent qu'un accord soit "négocié bien avant la fin de la période de transition" post-Brexit prévue jusqu'à fin 2020 (mais qui pourra être prolongée).

Agriculture, finance, nucléaire…

Cette déclaration aborde aussi d'autres questions sur lesquelles les 27 s'engagent à faire preuve de "vigilance" vis-à-vis de Londres dans la mise en œuvre de leurs accords, comme celui de la "concurrence loyale" nécessaire dans le domaine économique.

D’autres secteurs vont devoir être également largement repensés tant les liens sont ténus entre l’Île britannique et le Continent. Ainsi en est-il du domaine de la finance en particulier à l’heure où les Places de Paris et Londres œuvrent toutes deux sur la Finance verte. De même des questions se posent en matière de chaine de sous-traitance dans les milieux de l’agriculture et de l’automobile. Le Brexit implique aussi le Brexatom, c'est-à-dire la fin du traité de coopération nucléaire. Cela remet par exemple en question le développement  de la fusion nucléaire ou des accords de sécurité su la prolifération. .

Ludovic Dupin avec AFP


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