Publié le 08 décembre 2021
INFOGRAPHIES & VIDÉOS
Changement climatique : l’infographie qui montre que les Français sont prêts à changer leurs modes de vie
À l'occasion de la Journée mondiale pour le climat, célébrée ce 8 décembre, Novethic publie une infographie qui montre l'appétence des Français pour le sujet. À l’instar de la Convention citoyenne pour le climat qui avait abouti à des mesures parfois très audacieuses, le baromètre 2021 de l'Ademe sur les représentations sociales du changement climatique montre lui aussi l'acceptation des Français pour aller vers une société plus sobre en carbone. Une majorité a déjà acté le fait de manger moins de viande ou de ne plus prendre l'avion.

@iStock /ipopba
C’est un baromètre que l’Ademe réalise chaque année depuis 2000. Une enquête menée auprès d'un échantillon représentatif de la population pour évaluer la place de l’environnement dans les préoccupations des Français, les mesures qu’ils appliquent déjà et les solutions qu’ils plébiscitent. L’édition 2021 (1) montre que malgré le contexte de crise actuel, la transition écologique demeure la deuxième préoccupation des Français, derrière la santé et juste devant l’immigration.
Surtout, il apparaît que 64 % des Français accepteraient des changements importants dans leurs modes de vie à condition qu’ils s’appliquent de façon juste entre tous les membres de la société. Et 58 % pensent que la transition passera par cela contre 13 % qui disent miser sur les progrès techniques. Cette fracture renvoie au rapport prospectif "Transition(s) 2050" publié par l’Ademe la semaine dernière. Il présente quatre scénarios allant du plus frugal au plus technologique pour atteindre la neutralité carbone en 2050 et note que celle-ci implique un véritable choix de société, au-delà de la simple question énergétique.
La baisse de la consommation de viande enclenchée
L’autre bonne nouvelle du baromètre 2021 est que les pratiques individuelles en faveur de l’environnement augmentent et s’accélèrent cette année concernant notamment les pratiques de consommation et d’économie d’énergie dans le logement. 58 % des Français déclarent ainsi "consommer moins", ce qui représente dix points de plus par rapport à 2020. 70 % annoncent baisser la température de leur logement de 2 ou 3°C l’hiver, 53 % affirment limiter leur consommation de viande et 51 % disent ne plus prendre l’avion pour leurs loisirs, contre 36% en 2018.
Un sondage Ifop pour Ouest-France publié le 3 décembre révèle quant à lui que trois Français sur quatre sont prêts à manger moins de viande et de poisson et que 48 % ont augmenté leur consommation de produits végétaux ces deux dernières années. En revanche, les changements les plus difficiles concernent les transports du quotidien. Ainsi 36 % disent ne pas pouvoir faire du covoiturage et de l’autopartage, 31 % ne pas pouvoir prendre les transports en commun à la place de leur voiture, et 23 % ne pas pouvoir se déplacer en vélo ou à pied, en fonction du lieu d'habitation.
Une taxe carbone largement acceptée si conditionnée
Ce baromètre fait en outre apparaître une baisse de l’acceptation de contraintes personnelles imposées par l’État. 61 % sont favorables à une hausse de la taxe sur les véhicules les plus émetteurs de gaz à effet de serre, en baisse de huit points sur un an. Seuls 42 % accepteraient une baisse de la vitesse sur autoroute à 110 km/h et 38 % une limitation de l’habitat pavillonnaire au profit de logements collectifs. L’augmentation de la taxe carbone, à l’origine du mouvement des Gilets Jaunes, obtient 51 % d’avis favorables. Un taux qui passe à 72 % si la mesure est conditionnée au fait qu’elle ne pénalise pas le pouvoir d’achat des ménages des classes moyennes et modestes et que les recettes de la taxe soient utilisées pour financer des mesures de transition écologique, notamment sur les territoires.
Le constat est en tout cas clair : les Français ont pris conscience de l’urgence climatique – 40 % déclarent en avoir déjà subi les impacts –, ils sont prêts à agir dans plusieurs domaines mais ils attendent aussi une réponse forte de l’État et une juste répartition des efforts. Ils sont aussi 60 % à préférer une politique qui réoriente en profondeur l’économie en soutenant exclusivement les secteurs qui préservent l’environnement, la santé et la cohésion sociale plutôt qu’une relance à tout prix de l’activité. "Il faut entreprendre dès cette décennie la planification et la transformation profonde des modes de consommation, de l’aménagement du territoire, des technologies et des investissements productifs" rappelait l'Ademe dans son rapport "Transition(s) 2050".
Concepcion Alvarez @conce1
(1) Baromètre Ademe 2021 sur les "représentations sociales du changement climatique"