Publié le 10 février 2018
Des teneurs en nicotine et en goudron deux à dix fois supérieurs que les taux officiels. Voici le motif de la plainte que le Comité national contre le tabagisme vient de déposer contre Japan Tobacoo, Imperial Brand, Bristish American, Tobacoo et Philipp Morris et que le journal Le Monde vient de révéler. Les quatre fabricants auraient trompé les consommateurs pendant des années, estime l'association. 

C’est une révélation qui pourrait bien découler sur un "Tobacco Gate". Selon le Monde, Le Comité national contre le tabagisme (CNCT)  a déposé une plainte contre quatre cigarettiers – British American Tobacco, Philipp Morris, Japan Tobacoo et Imperial Brand -pour "mise en danger délibérée de la personne d’autrui".
 Des taux 2 à 10 fois supérieurs pour le goudron, 5 fois pour la nicotine
Le CNCT affirme que les taux officiels de goudron et de nicotine dans les paquets seraient très inférieurs à la réalité.Dans la plainte, que Le Monde s’est procurée, le CNCT estime que la teneur réelle est en fait "deux à dix fois supérieure pour le goudron et cinq fois supérieure pour la nicotine". Il met en cause les microperforations de filtres qui sont destinées à réduire l’inhalation de substances nocives dans les poumons. Les tests ont été effectués avec une machine à fumer, or l’empreinte des lèvres et des doigts sur le filtre boucherait la ventilation et impacterait la fonction même de ces microperforations.
"Les fumeurs qui pensent fumer un paquet par jour en fument en fait l’équivalent de deux à dix", dénonce le CNCT. Il y aurait donc "tromperie sur la quantité réelle de goudron et de nicotine", affirme l’association. Mais, comme le rappelle Le Monde, les fabricants ne sont plus obligés, depuis mai 2016, d’indiquer sur le paquet de cigarette les taux de goudron et de nicotine. "C’est exact mais jusqu’à cette date, les fumeurs ont été trompés", estime l’avocat du CNCT, Pierre Kopp, interrogé par le journal, "et ces faits ne sont pas prescrits".
La tromperie responsable de nombreuses maladies
Et l’avocat de poursuivre :"Les maladies qui apparaissent aujourd’hui sont, au moins partiellement, le fruit de cette tromperie qui dure depuis des années. De plus, les teneurs en goudron, nicotine et monoxyde de carbone ne doivent légalement pas excéder certains seuils et la présence de ces micro-orifices de ventilation trompe les autorités sanitaires, qui ne peuvent effectuer les contrôles ad hoc de manière crédible".
Une information confirmée au Monde par le Laboratoire national de métrologie et d’essais (LNE) qui explique que "les tests sont menés selon les normes en vigueur, mais aucune mesure particulière n’est prise selon les cigarettes, en fonction de la présence possible de tels micro-orifices dans les filtres". 
Marina Fabre @fabre_marina

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