Publié le 26 juillet 2019
Au championnat du monde des bâtiments durables, trois villes s’affrontent Boston, l’ultra connectée, Grande Synthe, pionnière de l'habitat recyclé, et la favorite Natura dont les infrastructures miment la nature. Le déclic des Nations pour un habitat durable a été provoqué par l’engloutissement de Jakarta. Désormais, les pays n’ont plus le choix, plus aucune infrastructure neuve à base de sable, ressource en péril, ne doit être érigée. Novethic vous transporte en 2050 pour découvrir le monde secteur par secteur selon les grandes tendances identifiées aujourd’hui par nos journalistes.

"Bienvenue au championnat du monde des bâtiments les plus durables", lance Betsy Koon, la présentatrice phare de l’événement. Pour cette 20e édition, organisée dans Sybel, le bâtiment le plus végétal au monde, le casting fait rêver. Trois villes sont sur le podium et rivalisent d’innovations pour rafler la Coupe. Boston, pionnière du bâtiment entièrement connecté, Grande-Synthe emblème de l’habitat recyclé partagé et Natura, l’île artificielle inspirée de la nature et construite aux larges de Hong Kong par les Chinois.
Depuis 20 ans, l’exode rural s’est intensifié. Sur les neuf milliards d’habitants que compte la Terre, les deux tiers vivent désormais en ville. Or les États ont compris, trop tard, que les ressources en matières premières étaient dans un état critique. Avec l’urbanisation galopante, le sable est devenu une denrée aussi rare que l’eau.
Plus aucun bâtiment neuf
Le déclic est venu en 2046 lorsque Jakarta, l’ancienne capitale de l’Indonésie a été engloutie par la montée des eaux. Trois ans plus tard c’était au tour de Lagos, ville la plus peuplée d’Afrique, de se noyer. En cause, bien sûr, le réchauffement climatique, mais aussi les tonnes de sables draguées dans les fonds marins pour répondre à la demande de logements. La prise de conscience a été mondiale : plusieurs pays n’autorisent plus la construction de bâtiments avec des matériaux neufs. Le combat est de réutiliser ceux déjà existants en économie circulaire. Pour cela, chaque ville a entrepris des démarches différentes.
Boston, qui était déjà, en 2020, la ville la plus numérique des États-Unis, a tout misé sur la connectivité de ces bâtiments. Tous les appareils électroniques sont pilotés à distance pour réduire au maximum leur empreinte. Les façades changent de couleur en fonction de la luminosité. Surtout, rien ne se perd. Les réseaux de chaleurs innovants valorisés par les énergies renouvelables sont directement partagés avec les véhicules électriques. Ce concept est performant, même si la consommation énergétique des data centers pose encore problème. Mais le public du championnat du monde a déjà élu son favori : Natura.
Béton auto cicatrisant comme la peau 
Cette île sous forme de nénuphars s’inspire du biomimétisme. Ainsi, ces bâtiments ont été créés avec du béton nouvelle génération autocicatrisant. Mimant la peau humaine, les fissures se résorbent en seulement quelques mois rendant les infrastructures quasi "immortelles". Comme les plantes, ces bâtiments ont été reconstruits pour capter le CO2 et le "dépolluer". Et les lucioles, qui produisent naturellement la lumière, ont permis de concevoir des matériaux bioluminescents sans consommer d’énergie. Une prouesse.
Grande-Synthe fait figure d’outsider. Dans la ville la plus durable de France, la nouvelle maire a suivi les traces écologiques de son prédécesseur. Les déchets sont devenus les éléments principaux des matériaux de construction. Des maisons et tours partagées bâties en coquilles de moule ou en plastique ont poussé comme des champignons. Pour ne pas s’étaler sur les terres agricoles, des cohabitations entre générations ont vu le jour. Il faut dire qu’aujourd’hui un habitant sur cinq a plus de 65 ans et les conditions de vie deviennent de plus en plus difficiles. 
Marina Fabre, @fabre_marina

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