Publié le 07 février 2018
ENVIRONNEMENT
[Vidéo] SpaceX réussit le test de sa fusée recyclable… et fête cela en mettant une voiture électrique en orbite autour du soleil
Elon Musk vient de changer la donne en matière de conquête spatiale. La Heavy Flacon a réussi son vol d’essai et, avec une capacité deux fois plus importante que ses concurrents, cette fusée devient le plus puissant lanceur de la planète. Surtout, les trois boosters sont 100 % réutilisables, ce qui abaisse significativement les coûts des lancements. L’économie circulaire appliquée à l’espace en quelque sorte !

SpaceX
Elon Musk, l’emblématique patron de Tesla et SpaceX, n’est décidément pas un entrepreneur comme les autres. Après avoir révolutionné le monde de l’automobile avec ses véhicules électriques Tesla et être en train de changer le monde de l’énergie avec ses batteries géantes, il vient de donner un nouvel élan à la conquête spatiale en réussissant, le 6 février, le test de la fusée la plus puissante au monde, mais aussi la plus économe.
Mardi 6 février, les équipes de SpaceX ont fait décoller la Heavy Dragon, une fusée propulsée par 27 moteurs surpuissants capables de mettre sur orbite une charge utile de 54 tonnes, soit l’équivalent d’une cinquantaine de berlines. Alors que les fusées actuelles détruisent des quantités considérables de matériels à chaque lancement, la fusée de SpaceX est conçue pour récupérer après chaque décollage ses trois boosters et pouvoir les réemployer directement.
Ainsi, mardi soir, lors du premier test réel, deux minutes après le décollage à 21h46 (heure de paris) les deux premiers propulseurs de la Heavy Falcon se sont détachés de la fusée. Huit minutes plus tard, ces tubes de 70 mètres de haut se posaient sans encombre à la zone de lancement, droit comme des I et intacts. Le troisième booster, qui s’est détaché un peu plus tard, devait quant à lui se poser sur une barge flottante dans l’Atlantique. Mais il a loupé sa cible de 90 mètres avant de s’abîmer dans l’eau. Un revers mineur juge les ingénieurs du projet.
Falcon Heavy side cores have landed at SpaceX’s Landing Zones 1 and 2. pic.twitter.com/oMBqizqnpI
— SpaceX (@SpaceX) 6 février 2018
On va marcher sur la Lune… et sur Mars
Le module principal a continué sa course dans le vide spatiale. Il emportait deux cargaisons précieuses. La première est plaque portant les noms de tous les salariés de SpaceX qui ont participé au projet. La seconde est un Roadster Tesla, une voiture sportive électrique, avec au volant Starman, la combinaison spatiale conçue par SpaceX. Le véhicule est désormais en orbite autour du soleil "pour le milliard d’années à venir", se réjouit l’industriel qui espère bien que des aliens finiront par tomber dessus.
View from SpaceX Launch Control. Apparently, there is a car in orbit around Earth. pic.twitter.com/QljN2VnL1O
— Elon Musk (@elonmusk) 6 février 2018
Grâce à ce principe de fusée réutilisable, SpaceX assure que les lancements se feront au tiers du prix actuels du lanceur Delta IV Heavy de Boeing, le désormais deuxième plus puissant de la planète avec une charge utile de 22 tonnes. Alors que les négociations vont commencer avec la Nasa pour que la Heavy Flacon devienne le lanceur de référence américain (aujourd’hui les États-Unis dépendent énormément des Russes), les yeux d’Elon Musk se tournent vers un autre objectif : Mars.
SpaceX est en train de développer la BFR. Officiellement la Big Falcon Rocket, mais que tout le monde surnomme déjà la "Big Fucking Rocket" (la putain de grosse fusée)… à commencer par Elon Musk lui-même. Celle-ci permettra de réaliser des vols habités vers la Lune puis vers la planète jumelle de la Terre. Le calendrier est serré, presque irréaliste : premier vol en 2020, premier vol habité en 2025, premier vol vers Mars en 2030… Mais avec Elon Musk, l’impossible ne veut plus dire grand-chose.
Ludovic Dupin, @LudovicDupin