Publié le 05 janvier 2022
ENVIRONNEMENT
Samsung, Apple, Huawei... Découvrez le classement des marques les plus réparables
Microsoft et Apple en bas du classement, Fairphone qui tire son épingle du jeu... Depuis un an, les fabricants de smartphones ou téléviseurs doivent apposer un indice de réparabilité de 1 à 10 sur leurs appareils. Si certaines marques jouent le jeu, d'autres sont encore à la traîne mais le sujet, très attendu par les consommateurs, prend de plus en plus d'ampleur.

Bruno /Germany de Pixabay
L’indice de réparabilité souffle sa première bougie. Depuis douze mois maintenant, les fabricants de lave-linges, smartphones, ordinateurs portables, tondeuses à gazon et téléviseurs doivent arborer une note de 1 à 10 indiquant ainsi le degré de réparabilité de leurs appareils. Après un an à se mettre en ordre de marche, les fabricants vont faire l’objet de contrôles officiels. "L’indice est loin d’être parfait mais le bilan est positif", estime Ophélie Baguet, porte-parole de Spareka, startup qui a lancé le site indicereparabilité.fr pour mieux guider les consommateurs dans leurs achats.
Au total, plus de 1 100 notes sont référencées, soit trois fois plus qu’en juin dernier, signe que les fabricants s’emparent davantage du sujet. Le champion de la réparabilité parmi les marques tech est sans surprise Fairphone, seul téléphone éthique au monde, il est suivi par Samsung et Lenovo. En bas du classement, se trouvent Microsoft, Polaroid et Apple. Côté électroménager c’est Samsung qui remporte la palme, puis Asko et LG. Schneider est le plus mauvais élève avec Listo et Electrolux.
"La France est pionnière sur le sujet et inspire le Portugal, l’Allemagne ou encore l’Espagne qui vont dupliquer le dispositif. Bruxelles travaille aussi sur un indice européen", avance Ophélie Baguet. "Je ne pense pas que les consommateurs vont se détourner des marques stars comme Apple mais ces géants sont forcés de faire évoluer leurs pratiques s’ils ne veulent pas se retrouver en bas du classement". La marque à la pomme, qui était l’une des plus fermées à la réparabilité, a justement lancé fin novembre un programme de réparation en libre-service. Le fabricant va mettre à disposition des pièces officielles et communiquer des tutoriels vidéo.
Un "satisfecit artificiel" pour les fabricants
La demande des consommateurs est très forte sur ce sujet. Selon un baromètre de l’institut OpinonWay pour l’Agence de la Transition écologique (Ademe), plus de huit Français sur dix affirment qu’ils prendront en compte l’indice de réparabilité dans leurs futurs achats. L’enjeu est de taille alors que seulement un tiers des 16 millions de gros électroménagers en panne sont réparés chaque année.
Mais l’indice français fait l’objet de nombreuses critiques. "Le problème, c’est qu’il propose une moyenne basée sur plusieurs critères évalués à même importance. Pour les pièces détachées par exemple, leur disponibilité est une chose, mais leur prix joue également un rôle. Quand on sait que certaines pièces peuvent coûter jusqu’à 200 € et que l’on trouve des appareils neufs pour 300 €, on comprend que le prix puisse être l’un des freins à la réparation" explique Guy Pezaku, cofondateur et Président de Murfy.
L’UFC-Que-Choisir a publié un rapport sur le sujet à la mi-décembre. Il estime que l’indice donne un "satisfecit artificiel" aux fabricants. Il dénonce un système de notation qui "aboutit à des absurdités" comme des smartphones très bien notés dont les pièces sont pourtant indisponibles. L’association demande aux pouvoirs publics de revoir le mode de construction de l’indice. Justement, en 2024, l’indice de réparabilité se transformera en indice de durabilité et devrait être beaucoup plus complet puisqu’il prendra en compte la fiabilité, la réparabilité ou encore l’évolutivité du produit.
Marina Fabre Soundron @fabre_marina