Publié le 06 décembre 2017
ENVIRONNEMENT
[Ces startups qui changent le monde] Avec Circul’r, l’économie tourne rond
Elles sont jeunes et elles veulent changer le monde. Chaque jour, de nouvelles startups voient le jour en espérant améliorer notre façon de produire ou de consommer, en traçant mieux les matières premières utilisées, en misant sur l’écoconception ou l’innovation sociale. Chaque semaine, Novethic a décidé d’aller à la rencontre de l’une d’entre elles. Aujourd’hui, nous vous présentons Circul’R qui met en relation grandes entreprises et startups sur des projets d’économie circulaire.

Circul'R
SOMMAIRE
- Dossier : ces startups qui changent le monde
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- [Ces startups qui changent le monde] Avec Circul’r, l’économie tourne rond
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- [Ces startups qui changent le monde] 1083 relance le jean made in France
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- [Ces startups qui changent le monde] Hacktiv, le Airbnb de la bonne action
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Tout a commencé par un tour du monde. En 2015, Raphaël Masvigner et Jules Coignard, qui se sont rencontrés chez Airbus, décident de prendre la route pour aller à la recherche des initiatives d’économie circulaire, des Pays-Bas à l’Inde en passant par l’Afrique du Sud, Cuba et le Japon. 18 mois plus tard, ils en reviennent avec plusieurs convictions : il existe un nombre incroyable d’initiatives qui demandent à être connues et développées, les grandes entreprises ont l’empreinte la plus importante sur l’environnement mais peuvent permettre à l’économie circulaire de changer d’échelle, et il manque de fonds spécialisés dans l’économie circulaire.
Une passerelle entre deux mondes
De ces convictions naît une startup : Circul’R. "Notre objectif est de créer des ponts entre les startups/associations et les grands groupes pour qu’ils puissent co-créer des solutions d’économie circulaire", explique Raphaël Masvigner. Leur valeur ajoutée est un réseau international et un critère de confiance. "Lors de notre tour du monde, nous avons pu identifier de nombreuses initiatives, dont certaines n’avaient pas du tout de visibilité. Et nous savons aussi parler aux grands groupes. C’est cette confiance des deux parties et notre capacité à savoir identifier les besoins qui fait la différence", explique le co-fondateur.
Pour preuve, des projets sont déjà concrétisés, comme celui de Goonj et d’AccorHotels en Inde. "Les hôtels avaient des problèmes pour traiter des draps tachés. Leur prestataire les jetait en décharge. Nous les avons mis en relation avec une association Goonj qui a proposé de les utiliser pour fabriquer des serviettes hygiéniques réutilisables et les distribuer dans les villages. C’est à la fois écologique et social car la question des règles est tabou en Inde. Et c’est réalisable dans d’autres pays", souligne le jeune entrepreneur.
"L’objectif, c’est d’abord de créer des success stories qui permettent de montrer que c’est possible et bénéfique. Elles peuvent ainsi être communiquées aux comité de direction des entreprises. C’est comme cela que nous changerons les mentalités", assure-t-il.
Demain, un premier fonds d’impact investing dédié à l’économie circulaire
Aujourd’hui, Danone, Orange, Décathlon, Vinci ou Etam font partie des clients de Circul’R. Et des entreprises engagées depuis longtemps dans l’économie circulaire comme Interface ou Patagonia les soutiennent. Mais le travail de la startup reste encore essentiellement axé sur la sensibilisation.
"Nous pensions être davantage dans la co-création mais beaucoup reste à faire, tient à souligner Raphaël Masvigner. Nous organisons par exemple des sessions de découverte d’entreprises pour les dirigeants ou des équipes de R&D. Lors d’une récente session, sur 16 ingénieurs, seuls trois savaient ce qu’est l’économie circulaire !".
Pour le moment, la petite entreprise ne compte que deux salariés, à savoir les deux co-fondateurs. Mais une autre personne est attendue pour janvier. Et certainement d’autres dans les prochains mois pour leur permettre de développer trois projets : d’abord la constitution d’un club d’entreprises sur l’économie circulaire, ensuite la formalisation d’une charte éthique de co-création dans une optique de "business for good" (les affaires pour le bien) et la création du premier fonds d’impact investing dédié spécifiquement à des projets d’économie circulaire.
Béatrice Héraud @beatriceheraud