Publié le 15 avril 2019
ENVIRONNEMENT
Tri des déchets : le gouvernement dévoile le nom des fast-food à la traîne
Domino's Pizza, Exki, Subway et Five Guys, voici le nom des quatre chaînes de fast-food qui ne respectent pas leurs engagements en matière de tri des déchets. Elles avaient jusqu'à fin mars pour transmettre au gouvernement leur plan de mise en confirmé mais contrairement à McDonald's ou Burger King, elles ne l'ont pas fait et s'exposent à des poursuites en justice.

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Le gouvernement passe à l’offensive. Les chaînes de restauration rapide avaient jusqu’à la fin du mois de mars pour présenter un "plan de mise en conformité" en matière de tri des déchets. Il faut dire que selon les contrôles effectués par les équipes du ministère de la Transition écologique dans une cinquantaine de salles de restauration rapide, très peu respectaient les obligations réglementaires.
Deux mois après, le compte n’y est toujours pas. "Nous n'avons reçu que 50% des dossiers, il manque à l'appel Domino's Pizza, Exki, Subway et Five Guys, parmi les plus connus", a indiqué le cabinet de la secrétaire d'Etat Brune Poirson, interrogé par l'AFP.
"La restauration rapide représente des quantités colossales de déchets"
KFC, Burger King, McDonald’s ou encore Starbuck ont bien envoyé leur dossier mais rien ne préjuge de leur qualité. Le ministère va les examiner pour une validation -ou non- prévue fin avril. Son cabinet prévient déjà qu'il va regarder, "en priorité", "s'il n'y a pas une entente de ces enseignes autour du moins d'ambition possible, ou du plus petit dénominateur commun".
Brune Poirson avait déjà précisé qu'elle se réservait la possibilité d'ouvrir des contentieux administratifs ou judiciaires. Le non-respect du tri des cinq flux (papier et carton, métal, plastique, verre, bois) peut en effet déboucher sur des sanctions administratives pouvant aller jusqu'à la fermeture de l'établissement. Quant au non-respect du tri des déchets organiques (les restes de nourriture), il peut exposer à des sanctions pénales (jusqu'à deux ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende).
"On pense que les dossiers vont arriver", a toutefois indiqué le cabinet de Mme Poirson. "La restauration rapide représente des quantités colossales de déchets, donc c'est un sujet important par rapport à nos objectifs de diminution des gaz à effet de serre", a conclu le secrétariat d'État.
Investisseurs et consommateurs mettent la pression aux fast-food
Les fast-food sont pressés de toutes parts sur ce sujet. Un groupe de 80 investisseurs, représentant 6 500 milliards de dollars d’actifs, a interpellé, en février, plusieurs Big Food (McDonald’s, Burger King, Domino’s Pizza…) pour les pousser à s’engager plus activement dans la lutte contre le changement climatique. Ils souhaitent que les multinationales s'engagent dans un plan d’action claire sur la façon dont ils vont réduire les risques liés à leurs chaînes d'approvisionnement en viande et produits laitiers. Mais aussi qu'ils se fixent des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre et d'utilisation de l'eau.
Quant aux citoyens, il se mobilisent. Une pétition lancée par une étudiante en janvier, appelant McDonald’s à réduire ses déchets, a reçu plus de 100 000 signatures. L’étudiante s’appuie notamment sur une plainte déposée par l’association Zero Waste en 2018 contre des restaurants McDonald’s et KFC dans lesquels aucune solution de tri n’avait été mise en place, contrairement à l’obligation légale.
Marina Fabre, @fabre_marina avec AFP