Publié le 28 octobre 2019
ENVIRONNEMENT
Viande, avion ou épargne... Ce test va vous aider à réduire votre empreinte carbone
Comment réduire efficacement son impact carbone ? La plateforme Mic Mac créée par une association étudiante calcule en quelques minutes votre empreinte carbone, secteur par secteur. Une manière d'identifier les leviers à actionner pour la réduire efficacement. Un test qui met fin aux idées reçues et permet de comprendre si renoncer à la viande équivaut, en termes d'impact carbone, à renoncer à l'avion.

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Une personne végétarienne qui se rend au travail en voiture émet-elle plus qu’une personne qui mange de la viande mais qui vient à vélo ? Avenir Climatique a créé la plateforme Mic Mac. Elle permet aux citoyens de calculer leur impact carbone en seulement cinq minutes. "Cela permet d’identifier les leviers à agir pour chacun", explique Guillaume Martin, bénévole et administrateur de l’association étudiante. Cinq secteurs sont mis en avant : le transport, l’alimentation, les biens et services, la finance et le logement.
Pour bien comprendre ce qui pèse le plus dans notre impact carbone, Novethic a simulé le bilan de trois profils différents. Notre profil 1 est calqué sur le mode de vie d’une personne de notre équipe. A priori, Arthur est très responsable. Il mange bio et local, est végétarien, vient au travail à vélo, place éthiquement son argent. Seul bémol, Arthur prend souvent l’avion. Beaucoup même. En moyenne cette année, il a volé 30 heures, impactant lourdement son impact carbone qui affiche 7 844 kg C02 par an. C’est mieux que la moyenne des Français qui atteint 9 644 mais on est bien loin du 1 800 kg CO2 par an qui est l’objectif de 2050.
Impact carbone d'Arthur
Le transport aérien, gros point noir
Notre profil 2, Marion, mange tous les jours de la viande mais ne prend jamais l’avion. Elle utilise sa voiture pour aller au travail, soit 20 km aller-retour cinq jours par semaine. Le reste du temps, elle prend essentiellement le train. Au final, elle émet 5 167 kg CO2 par an dont un tiers est dû à l’alimentation et un au transport. C’est bien moins qu’Arthur, qui est pourtant végétarien.
"Le transport aérien est clairement incompatible avec la neutralité carbone et l’objectif 2050", décrypte Guillaume Martin. "On sait que c’est parfois compliqué dans notre société. C’est difficile de dire non à vos copains quand ils vous proposent de partir un week-end en Bulgarie pour fêter un enterrement de vie de garçon mais il va falloir changer nos habitudes".
Impact carbone de Marion
Changer ses habitudes, c’est justement ce qu’a tenté de faire Neila, notre profil 3. Grande voyageuse, elle a décidé de ne partir qu’une fois par an en avion, en limitant les kilomètres. Cette année, elle a donc effectué un vol aller-retour de quatre heures. Elle a réduit considérablement sa consommation de viande pour n’en manger que cinq repas par semaine. Sa voiture, elle l’utilise pour aller chez ses parents une fois par mois et pour réaliser quelques trajets ponctuels. Elle a donc roulé 3 000 km cette année. Surprise : en baissant sa consommation sur deux secteurs primordiaux - alimentation et transport- elle pollue moins que Marion et Arthur avec 4 035 kg C02 émis cette année.
Impact carbone de Neila
Les efforts des citoyens ne suffiront pas
Reste l’angle mort de cette simulation : la pollution numérique, peu prise en compte. La plateforme intègre l’achat des box et autres matériels mais pas encore l’usage d’internet et du smartphone, pourtant considérable. Le think thank Shift Project a récemment publié un rapport révélant que le visionnage des vidéos en ligne en 2018 a émis plus de 300 millions de tonnes de CO2, soit autant de gaz à effet de serre que l’Espagne, représentant ainsi 1 % des émissions mondiales.
De même, peu de détails sur le logement sont demandés comme le niveau d’isolation. Il faut dire qu’un test plus détaillé prendrait des heures à être rempli. Or le but ici est de sensibiliser et d’identifier, globalement, les efforts à effectuer. "Avoir ces échelles de grandeur en tête pour agir est indispensable mais il faut garder en tête que les efforts des citoyens ne seront pas suffisants sans que les entreprises, les collectivités et l'Etat changent également de trajectoire", rappelle Guillaume Martin.
Marina Fabre, @fabre_marina