Publié le 23 juillet 2021
ENVIRONNEMENT
Le jour où 500 millions d’Européens ont achevé la fresque sur le climat
L’objectif a été atteint comme prévu, le 1 er janvier 2040. La fresque du Climat, ce jeu inventé par un Français pour comprendre facilement le changement climatique, était devenue viral après la COP 26 de Glasgow en 2021. La petite centaine d’animateurs de toutes nationalités y avait conquis les délégations et leur avait lancé un défi : former tous les Européens, en moins de 20 ans ! Dans les années à venir, le monde va changer, Novethic vous propose d'imaginer ces "jours où" nos modèles vont basculer.

@FresqueduClimat
Sonnés par la crise du Covid-19 qu’ils avaient subi passivement, les Européens se sont emparés de l’action climatique après les dramatiques inondations de l’été 2021, en Allemagne et en Belgique. Elles ont provoqué un électrochoc et les citoyens étaient toujours plus nombreux à chercher des moyens d’action. Nombre d’entre eux se sont tournés vers la Fresque du Climat et son mantra : "Pour agir, il faut comprendre !".
Lancée en 2018 par Cedric Ringenbach, la Fresque du climat est un jeu de cartes pédagogiques qui permet de sensibiliser des publics de toute nature aux dimensions concrètes du changement climatique. Le projet : "créer une chaîne d’acteurs et d’animateurs à croissance exponentielle, pour relayer cette pédagogie climatique de qualité, et atteindre le point de bascule social qui permet de se tourner vers un monde bas-carbone". En trois ans, ils avaient bien avancé, s’étaient développés dans une quarantaine de pays, avaient formé des dizaines d’animateurs mais il manquait un élan décisif.
Le déclic a eu lieu, en novembre 2021 à la COP 26, quand la présidente de la Commission, Ursula Von Der Leyen, a laissé sa place à la tribune à Cedric Ringenbach. Les dizaines de "fresqueurs" présents dans la salle ont fait jouer les délégations venues du monde entier. Au début les réseaux sociaux se sont moqués : ils doivent sauver l’avenir de l’humanité sur la planète et ils jouent ! Puis progressivement la Fresque du Climat a réussi à allumer l’étincelle de la "do-ocratie" dont elle se réclame.
Des citoyens moteurs
Dans ce modèle, chacun a de l'influence ou du pouvoir à la mesure de son action. Le désir d’agir et de prendre des initiatives est stimulé par l’action collective et l'implication du plus grand nombre. Les milliers de participants de la COP 26 étaient rentrés chez eux avec un objectif : faire participer 500 millions d’Européens à la Fresque du Climat. Si tous les citoyens européens devenaient le moteur de cette transformation, il devenait difficile de la freiner.
Bien sûr jusqu’en 2030, cela a été dur pour les animateurs, en Europe de l’Est surtout. Ils étaient rejetés par les partisans des énergies fossiles, les mineurs de charbon, les ouvriers des usines carbo intensives... Mais ils avaient tenu et, dès 2030, la Fresque du climat avait un socle de 10 millions de supporters dans toute l’Europe qui déployaient des fresques partout dans les écoles, les stades, les entreprises, les administrations. Cela a redonné de l’enthousiasme aux Européens qui ont eu l’impression de reprendre leur destin en main et surtout d’être capable d’atteindre la neutralité carbone en 2040 comme prévu !
Anne-Catherine Husson-Traore, @AC_HT, Directrice générale de Novethic