Publié le 24 juillet 2019
ENVIRONNEMENT
Canicule : en 2050, il fera aussi chaud à Paris que dans le sud de l’Australie... dans le meilleur des cas
Jeudi sera la journée la plus chaude de l’épisode caniculaire qui sévit en France. Des températures supérieures à 40°C sont attendues sur un grand quart nord-est du pays. Un phénomène appelé à se multiplier avec le changement climatique. Des scientifiques ont estimé qu'en 2050, le climat de la capitale sera équivalent à celui en cours actuellement à Canberra, en Australie. Une prévision basée sur un scénario optimiste qui voit les émissions de CO2 stagner d'ici le milieu du siècle...

@CC0
+6°C en juillet 2050, c’est ce qui attend les Parisiens, dans le meilleur des cas. Selon une nouvelle étude (1) publiée dans la revue scientifique Plos One par des chercheurs de l’université ETH Zurich, la capitale connaîtra un climat comparable d’ici la moitié du siècle à celui que connaît aujourd’hui Canberra, la capitale de l’Australie. Ceci dans un scénario optimiste de réchauffement climatique qui prévoit une stabilisation des émissions de CO2 d’ici 2050 pour rester sous la barre des 1,5°C.
77 % des villes de la planète verront ainsi leur climat changer de façon frappante. Londres sera aussi chaud que Barcelone, Stockholm que Budapest, et Milan que Dallas avec des hausses de températures annuelles comprises entre 1,5°C et 3°C et pouvant dépasser les 8°C pour les mois les plus chauds (retrouvez votre ville sur la carte interactive). L’Europe aura des étés et des hivers plus chauds de 3,5°C et 4,7°C, en moyenne.
Des canicules cinq fois plus fréquentes
D’ores et déjà, le monde vit des scènes apocalyptiques. Canicule précoce en Europe, tornade en Corse, incendies au Portugal, tempête en Grèce, grêle au Mexique, chaleur record en Arctique, gel au Brésil, inondations en Louisiane… La triste bande-annonce d’un monde à +3°C qui se répète chaque été. Le changement climatique, provoqué par l’action humaine, multiplierait ainsi par cinq les épisodes de canicule comme celui que nous connaissons encore cette semaine en France, selon des scientifiques du projet World Weather Attribution. Les vagues de chaleur que nous avons connues en juin sont également de 4°C supérieures par rapport à ce qu’elles auraient été sans changement climatique.
"Si la tendance observée se maintient, en respectant l’objectif de l’accord de Paris de contenir la hausse de température sous 2°C, la vague de chaleur que l’on a connue sera la norme au mois de juin", estime Geert Jan van Oldenborgh, chercheur à l’institut royal météorologique des Pays-Bas. Juin 2019 est d’ores et déjà considéré comme le mois de juin le plus chaud jamais enregistré dans le monde, avec une température d’environ 2°C supérieure à la normale en Europe.
2019 devrait également devrait être l'une des années les plus chaudes jamais répertoriées, selon l'Organisation météorologique mondiale (OMM). Et la période quinquennale 2015-2019 est en passe de battre tous les records de chaleur depuis les premiers relevés scientifiques à la fin du XIXe siècle. "Les vagues de chaleur vont devenir plus intenses, plus longues, plus extrêmes, elles commenceront plus tôt et finiront plus tard", alerte Clare Nullis, porte-parole de l'OMM.
Concepcion Alvarez @conce1
(1) Voir l'étude publiée dans Plos One.