Métros inondés, routes impraticables, vols retardés… Les new-yorkais ont vécu une véritable journée chaotique, vendredi 29 septembre. Des pluies diluviennes se sont abattues sur la région, poussant le maire de la ville, Eric Adams, ainsi que la gouverneure de l’État, Kathy Hochul, à déclarer l’état d’urgence. "Je veux dire à tous les new-yorkais qu’il doivent se tenir en état d’alerte et être extrêmement prudents. Si vous êtes à la maison, restez-y, si vous êtes au travail ou à l’école, abritez-vous pour l’instant. Nos métros sont inondés et il est très difficile de se déplacer dans la ville", a insisté Eric Adams lors d’un point presse.

La pluie a commencé dans la nuit de jeudi à vendredi et s’est poursuivie toute la journée de vendredi, à des niveaux d’intensité très élevés. Près de 25 centimètres sont tombés en 24 heures à certains endroits. "Ce n’est pas une pluie ordinaire, c’est historique, a martelé la gouverneure de l’État Kathy Hochul. Nous sommes en passe de dépasser un record de pluie avec près de 10 pouces (25 centimètres, ndr) tombés en 24 heures, la dernière fois que nous avons vécu cela, c’était en 1955 et cela s’était déroulé sur une période de deux jours".

Impréparation des villes

Ces inondations ont été prises très au sérieux par les autorités de la ville et de l’État. Celles causées par l’ouragan Ida en 2021 avaient causé 13 morts dans la ville de New York et des dizaines d’autres dans la région. Kathy Hochul a exhorté les habitants de l’État à ne pas prendre leur voiture, en leur rappelant qu’en 2021, de nombreuses victimes avaient été piégées dans leur véhicule ou dans les sous-sols des bâtiments.

Samedi, les pluies continuaient mais dans une moindre mesure. Les services météorologiques s’attendent à une accalmie dimanche, avec le retour du soleil. Les inondations éclairs provoquées par cet épisode pluvieux historique démontrent cependant à quel point des mégalopoles comme New York demeurent mal préparées aux événements climatiques extrêmes qui, pourtant, ont tendance à s’enchaîner de plus en plus fréquemment en raison du changement climatique. Outre l’ouragan Ida en 2021, la ville de New York a également connu un épisode de pollution de l’air extrême au mois de juin dernier, quand les incendies au Canada avaient rendu le ciel de la "Big Apple" complètement orange.

"Plus rapidement, plus tôt"

Des failles que n’a pas manqué de pointer Jumaane Williams, le médiateur de la ville de New York. Sur Twitter, il commence par féliciter le maire et l’administration d’avoir mis en œuvre les moyens nécessaires capables de répondre aux événements rapidement quand l’intensité de la pluie a augmenté. Mais il ajoute un bémol en donnant un mauvais points à ces mêmes autorités "pour n’avoir pas utilisé de meilleurs outils pour donner des informations aux new-yorkais plus rapidement, plus tôt. Un simple encouragement fort de ne pas prendre la route et de rester à la maison aurait été très utile". Les alertes du maire de la ville sont intervenues dans le courant de la journée, alors que la plupart des new-yorkais étaient déjà partis travailler et avaient déposé leurs enfants à l’école.

1st, credit to the Mayor/Admin for agencies in place & ready to respond quickly as the rain increased

Demerit once again for not utilizing better tools to get info to NYers quickly, sooner

A simple strong encouragement to stay off the roads/home sooner would've gone a long way https://t.co/yJ0jQ2NyRC

— Jumaane Williams (@JumaaneWilliams) September 30, 2023

En attendant, le Congrès américain continue de batailler sur le budget du pays, le bras de fer entre républicains et démocrates menaçant d’aboutir à un "shutdown", c’est-à-dire un gel de tous les financements publics. Une menace qu’Alexandria Ocasio-Cortez, députée démocrate, ne prend pas à la légère car elle aurait des conséquences dramatiques pour les habitants de la région de New York les plus vulnérables. Sur Twitter, elle rappelle que le gel du budget entraînerait l’arrêt du "National flood insurance program", le service d’assurance national pour les inondations. "C’est de la folie. Un accord bipartisan avait été conclu il y a des mois, les démocrates ont tenu leur parole, les Républicains doivent arrêter de jouer et faire leur part", écrit-elle.

Arnaud Dumas