Publié le 30 août 2018
ENVIRONNEMENT
Transition écologique : dix ONG demandent à Emmanuel Macron de changer de cap
La démission de Nicolas Hulot est une invitation à changer de cap, alertent dix ONG écologistes parmi lesquelles la Fondation pour la nature et l'Homme, Agir pour l'environnement, France nature environnement, Générations futures, les Amis de la Terre ou le Réseau sortir du nucléaire dans une tribune publiée aujourd’hui. Le directeur du WWF France, Pascal Canfin, appelle lui à un "Big Bang" institutionnel.

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Ce n’est plus une "option mais une urgence". Face aux menaces climatiques, militaires et l'effondrement des écosystèmes, il faut "changer de cap", maintenant, alertent plusieurs ONG environnementales à la suite de la démission de Nicolas Hulot du ministère de la Transition écologique et à l’approche de la nomination de son successeur.
La démission de Nicolas Hulot "est une invitation à changer de cap tout en osant rompre avec la facilité des Trente glorieuses et 'cinquante' gaspilleuses" et "invite à un sursaut", écrivent Les Amis de la terre, Générations Futures, France Nature Environnement et les sept autres associations environnementales signataires d’une tribune publiée ce jeudi sur France Info (1).
La transition écologique n'est pas une promenade de santé ni un supplément d'âme
Le président de la République "aurait tort de mésestimer le symbole que représente cette démission surprise" qui est "le symptôme d'une immense incompréhension", conseillent-elles en observant que "la transition écologique n'est ni une promenade de santé ni un supplément d'âme pour politiciens sans imagination".
Dans cette logique, celle du "en même temps", prônée par Emmanuel Macron ne tient pas. "Nul doute [qu’il] devra faire sien l'aphorisme de Pierre Mendès-France 'gouverner c'est choisir'", insistent les signataires. Selon elles, "la volonté d'Emmanuel Macron de ménager la chèvre écologique et le chou productiviste n'a pas contribué à créer la condition d'une politique écologique lisible et cohérente".
Pas d'homme providentiel, une nécessaire mobilisation citoyenne
"En matière écologique, nous ne pouvons plus soutenir l'agriculture biologique et 'en même temps' le glyphosate, la sobriété énergétique et 'en même temps' le nucléaire, une redynamisation des centre-villes et 'en même temps' (le mégacomplexe) Europacity et l'artificialisation des terres agricoles, la nécessaire préservation de la biodiversité et 'en même temps' la baisse du prix du permis de chasse, la mise en œuvre de la COP21 et 'en même temps' la multiplication des projets autoroutiers, les fermes-usines et 'en même temps' une agriculture paysanne, le libéralisme et 'en même temps' l'écologie", énumèrent-elles.
Pour faire ces choix clairs, les ONG insistent sur le changement d’organisation nécessaire au sein même de la structure gouvernementale. "Le départ précipité de Nicolas Hulot est l’occasion de requestionner la place du ministre de l’Ecologie dans le dispositif institutionnel", écrivent-elles. Tout en insistant aussi sur la nécessité "de créer et entretenir une mobilisation citoyenne et populaire".
La nécessité d'un "Big Bang" institutionnel
Si le WWF France n'a pas signé cet appel, son directeur général, Pascal Canfin, dont le nom fait partie des personnalités pressenties pour remplacer Nicolas Hulot, s'est exprimé dans le même sens sur France Inter ce matin. Appelant à "la responsabilité historique d'Emmanuel Macron", il a appelé à un "big bang" institutionnel comme l'ont été la construction européenne et la décentralisation.
La rédaction avec AFP
(1) La tribune accessible ici a été signée par la Fondation pour la nature et l'Homme, Agir pour l'environnement, France nature environnement, Générations futures, les Amis de la Terre, Réseau sortir du nucléaire, Action des citoyens pour le désarmement nucléaire, Association pour la protection des animaux sauvages, Virage énergies et Société nationale de protection de la nature.