Publié le 12 décembre 2015

ENVIRONNEMENT
COP21 : le texte final de l'accord de Paris présenté
C'est à midi que Laurent Fabius a présenté, avec beaucoup d'émotion dans la voix, la version finale de l'accord de Paris aux 196 délégations après 13 jours de négociations. Un texte dont le président de la COP21 a tracé les grandes lignes. Un texte qui, s'il était adopté, constituerait un accord historique.

Roberto Peri / AFP
Un texte universel, ambitieux, contraignant, juste et équilibré...C'est ce qu'a annoncé Laurent Fabius, le président de la COP21, aux 196 délégations réunies à 12h dans la salle plénière du Parc des expositions du Bourget.
"Nous voici presque au bout du chemin et sans doute au début d’un autre", a-t-il déclaré avec une grande émotion dans la voix. Un chemin entamé depuis de nombreuses années et surtout depuis quatre ans, après l'échec de Copenhague en 2009. Et qui devrait s'achever ce samedi 12 décembre, si le texte est adopté dans l'après-midi à la COP de Paris. Une COP que la présidence française a voulu inclusive, en consultant chaque Partie sur le fond comme sur la forme.
Tour à tour, Laurent Fabius, Ban Ki-Moon, le secrétaire général des Nations Unies et François Hollande, le président de la République française, ont exhorté les délégations à adopter ce texte "historique", le premier "accord universel sur le climat".
Viser les 1,5 °C
Que contient ce texte ? Mais Laurent Fabius en a tracé les grandes lignes dans son discours. Il est ainsi annoncé comme "ambitieux, équilibré" et reflétant "les positions des parties". Il reconnaît la "notion de justice climatique" et la "responsabilité différenciée des pays".
Il confirme la nécessité de limiter la hausse de la température globale bien en-deçà des 2°C d'ici 2100 par rapport à l'ère pré-industrielle. Et cible les 1,5°C. Il s'agissait là d'une demande forte des pays les plus vulnérables. Une revendication loin d'être acquise avant la COP21. Et dont l'annonce a été applaudie.
Des engagements climatiques révisés tous les 5 ans
Le texte pose aussi le principe d'un réexamen, tous les 5 ans, à la hausse, des engagements climatiques des Etats (les fameuses INDC) et d'un bilan collectif des progrès sur la même période. Il fait une place accrue à l'adaptation et entérine aussi le mécanisme des pertes et dommages - sorte d'assurance climat pour les pays les plus vulnérables au changement climatique -, l'un des points clés de la négociation de ces derniers jours.
Concernant les financements, il fait des 100 milliards de dollars que s'étaient engagés à réunir les pays développés pour la transition énergétique des pays en développement, une somme plancher. Une enveloppe globale qui devra être révisé en 2025.
"C'est un accord de nature à refléter la confiance mutuelle entre les Parties", conclut Laurent Fabius. Qui "concilie la responsabilité, notamment celle des plus riches, avec la différenciation", selon François Hollande.
Certes, "toutes les exigences n’ont pas été satisfaites et l’accord ne sera parfait pour personne", reconnaît le Président de la République française. Mais, s'il est adopté, il sera "un succès pour tous" car "face au changement climatique, nos destins sont liés. Chacun a ses contraintes. L'important, c’est d’avoir raison ensemble".