Publié le 29 avril 2019
Lors de leur assemblée générale, les assureurs Axa et Scor ont annoncé des nouvelles restrictions concernant le charbon. Scor s’est engagé à ne plus réassurer directement de nouvelles centrales à charbon. De son côté, Axa appliquera sa politique de désinvestissement à tous les actifs de tiers gérés par Axa IM d’ici la fin de l’année et renforcera son exclusion des promoteurs de centrales au charbon. "Des pas en avant" mais qui restent encore insuffisants selon les ONG.


Nouveau revers pour le charbon. Deux assureurs, parmi les plus gros, viennent d’adopter de nouvelles mesures restrictives concernant les centrales alimentées de la sorte, au cours de leurs assemblées générales respectives.  
Scor s’est ainsi engagé à ne plus réassurer directement de nouvelles centrales à charbon. "Cette décision, qui arrive après une décision similaire de Swiss Re et Munich Re en 2018 et de Hannover Re il y a quelques jours implique que les réassureurs représentant plus de 50 % des primes non-vie [assurances de biens, de responsabilité et santé] au niveau mondial ont maintenant adopté des restrictions sur les nouveaux projets de centrales et mines de charbon", analyse l’ONG Les Amis de la Terre.

Des engagements qui restent insuffisants au regard de l’urgence climatique
De son côté, Axa s’est engagé à appliquer sa politique de désinvestissement adoptée en 2017 à tous les actifs de tiers gérés par Axa IM d’ici fin 2019. L’assureur annonce également un renforcement des exclusions concernant les promoteurs de centrales au charbon. Des pas qui vont dans le bon sens mais qui restent insuffisants selon les Amis de la Terre. "Aujourd’hui, le critère d’Axa sur l’exclusion de ces entreprises ne couvre pas les entreprises prévoyant autant de nouvelles capacités charbon que celles existantes en Inde et Afrique du Sud", assure-t-elle.

Pour l’ONG, l’exemple à suivre est désormais Allianz, qui s’est engagé à "éliminer progressivement d’ici à 2040 tout soutien, côté souscription et investissements, au charbon, conformément à la science climatique et aux objectifs de l’Accord de Paris". En revanche, c’est Covéa, qui est pointé comme le mauvais élève. Selon les Amis de la Terre, le groupe mutualiste détenait encore près de 11 milliards d'euros d’actifs investis dans les centrales à charbon en 2017 et rechigne à en sortir.


Les ONG ne sont pas les seules à pousser le secteur financier à sortir du charbon. Lors du dernier Climate Finance Day, rendez-vous international de la finance climat qui se tient depuis la COP21, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire demandait ainsi aux "aux banques, assureurs et gestionnaires d’actifs qu’ils arrêtent définitivement de financer les centrales et les mines à charbon". Sans quoi, assurait-il, "nous rendrons [ces engagements] contraignants". 
La rédaction avec AFP

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