Publié le 22 août 2018
ENVIRONNEMENT
La dernière zone de glace de l'Arctique s'est brisée
C’est un phénomène que les scientifiques n’avaient jamais observé jusqu’ici. En Arctique, pour la deuxième fois cette année, la plus solide couche de glace s’est fissurée. En cause, la hausse des températures associée au vent.
©Seaice.dk
C’était la "dernière zone de glace". Voilà comment les scientifiques surnommaient la glace la plus épaisse et vieille de l’Arctique, située au nord du Groenland. Or, pour la première fois cette année, la glace a commencé à se briser.
Un phénomène exceptionnel
"La quasi-totalité de la glace au nord du Groenland est partiellement brisée et dispersée et donc mobile », explique au Guardian Ruth Mottram, une chercheuse de l’Institut danoise de météorologie, "l’ouverture des eaux au large de la côte nord du Groenland est inhabituelle", confirme-t-elle.
De fait, cette zone de glace de plusieurs années résiste habituellement aux vagues de chaleur ou au vent, contrairement à la glace qui s’est formée dans l’année. C’est pourtant la deuxième fois en 2018 que les scientifiques assistent à ce phénomène.
Arctic sea ice is once again pulling away from the coast of far northern Greenland. You can easily see this reflected in the current drift circulation: https://t.co/BkhAkJipgm. Sea ice extent in the Greenland Sea has been at or near a record low for most of 2018. pic.twitter.com/zvOEyNpHut
— Zack Labe (@ZLabe) 6 août 2018
Une menace pour l'habitat des ours
"Je ne peux pas dire combien de temps cette étendue de glace restera ouverte, mais même si elle se ferme dans quelques jours, le mal sera fait : la vieille glace épaisse aura été repoussée de la côte vers une zone où elle va fondre plus facilement", explique sur Twitter Thomas Lavergne de l’Institut météorologique norvégien.
Au-delà de l’impact sur la hausse du niveau des océans, le phénomène a des conséquences sur la pêche des populations autochtones mais aussi sur la faune, dont les ours polaires. Si le phénomène devient permanent "les ours polaires n’auront plus de glace pour chasser et vont perdre leur habitat", affirme à The Independant Peter Wadhams, professeur à l’université de Cambridge.
Marina Fabre @fabre_marina