Publié le 17 juillet 2020
ENVIRONNEMENT
[Les livres du changement] "Et il foula la terre avec légèreté", de Mathilde Ramadier et Laurent Bonneau
Un ingénieur part aux îles Lofoten pour tâter le terrain d’un futur forage pétrolier et change son regard sur son métier et sa relation à l’environnement. Ce voyage initiatique, magnifiquement illustré, permet à Mathilde Ramadier, philosophe, graphiste et écrivaine de faire passer le message de l’écosophie d’Arne Naess, qui remet en cause la place prédominante que l’on donne à l’Homme dans la nature. Poétique et philosophique, une BD à glisser dans votre valise de l’été !

© Futuropolis/ Ramadier/ Bonneau
Le pitch
Jeune ingénieur pétrolier, Ethan part en repérage pour un éventuel forage dans les îles Lofoten, au nord de la Norvège. Au gré de ses rencontres avec les habitants et de ses balades dans les décors époustouflants du cercle polaire, le voyage d’acclimatation se transforme en voyage initiatique. Le business du pétrole vaut-il de prendre le risque de détruire le fragile équilibre de ces îles encore sauvages ?
Un périple que l’on suit comme un road movie nordique, grâce aux magnifiques planches de Laurent Bonneau qui transcrivent aussi bien la lumière froide du Nord et la magie des aurores boréales, que l’atmosphère cosy des cocons familiales norvégiens ou le professionnalisme feutré des bureaux de la Défense.
En nous plongeant ainsi dans les pas et les réflexions d’Ethan, Mathilde Ramadier, philosophe et autrice aux multiples talents, nous permet d’appréhender de façon très concrète le courant de "l’écosophie" du philosophe norvégien Arne Naess. Le père de "l’écologie profonde" romp avec le modèle anthropocentrique du vivant et remet en cause la place prédominante que l’on accorde à l’Homme et ses besoins de confort au sein de la biosphère. Une philosophie très populaire dans les pays nordiques mais qui commencent seulement à se diffuser au-delà des cercles d’initiés en France.
Le mot de l’auteur
"Quand j’ai commencé à écrire Et il foula la terre avec légèreté, je venais de découvrir Arne Naess, sur lequel j’ai écrit deux livres (1). J’ai imaginé l’histoire dans des conditions proches de celles de la minuscule cabane dans laquelle vivait le philosophe : je me suis isolée pendant deux semaines de résidence d’écriture dans une bergerie ardéchoise sans eau ni électricité, mise à disposition par l’association Sur le sentier des Lauzes.
J’avais envie de transcrire son message, celui de l’écologie profonde, par le début de parcours d’une quête philosophique que le personnage n’avait pas vu venir. L’idée d’un ingénieur pétrolier qui se confronte à la beauté sublime et la dure vie des îles Lofoten s’est alors imposée. D’une part parce que c’est le pays d’Arne Naess mais aussi parce que c’est une terre schizophrène, où chacun est conscient de la nature et de ce qu’elle lui apporte mais où l’on oublie parfois d’éteindre la lumière la nuit car, dans ce pays pétrolier, l’énergie ne coûte rien !
Dans le livre, il n’y a pas de héros, pas de discours manichéen, ni de réponse définitive. L’idée est d’inspirer avec des personnages avec lesquels nous pouvons facilement nous identifier et de faire son propre cheminement…"
L’extrait
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© Futuropolis/ Ramadier/ Bonneau (Cliquez ici pour agrandir)
Béatrice Héraud, @beatriceheraud
Et il foula la terre avec légèreté, de Mathilde Ramadier et Laurent Bonneau, éditions Futuropolis, 176 pages