Publié le 26 février 2018

ENVIRONNEMENT

[VIDEO] La FNSEA va présenter "250 solutions" pour réduire l'usage des produits phytosanitaires comme le glyphosate

Le premier syndicat agricole, la FNSEA, a présenté lundi 26 février au salon de l'Agriculture un "contrat de solutions" visant à réduire l'utilisation de produits phytosanitaires et à supprimer le glyphosate, mais dans un délai supérieur à trois ans, selon sa présidente.

La FNSEA propose 200 solutions pour abaisser l'usage des produits phytosanitaires.
FNSEA

Les 35 partenaires réunis autour de la FNSEA pour mettre en œuvre la baisse de l'usage des produits phytosanitaires dans l'agriculture française signeront, avant la fin du semestre, un contrat de solutions qui les engagera tant auprès des autorités que de la société civile, ont-il indiqué lundi 26 février au Salon de l'Agriculture.

"Nous avons souhaité dire que les agriculteurs ont entendu les sollicitations et vont répondre aux attentes sociétales fortement exprimées, même violemment parfois, en direction des agriculteurs et de leurs partenaires", a indiqué la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, lors d'une conférence de presse. "Dire qu'on est addicts aux phytos est blessant", a-t-elle poursuivi.

La présidente du premier syndicat agricole français a assuré que les agriculteurs sont conscients que "les inquiétudes autour de la chimie existent", mais a prévenu qu'ils ne sont "pas magiciens": "Zéro phyto pour l'agriculture n'est pas possible, comme zéro médicament n'est pas possible non plus pour la population".

"Les agriculteurs ont besoin de solutions disponibles efficaces et compatibles avec l'économie de leur exploitation", et ils veulent en finir avec l'approche d'interdiction, explique Christiane Lambert. Ils ont donc choisi de s'inscrire collectivement dans une "trajectoire de progrès".

Numérique, robotique, biocontrôle...

Parmi les partenaires associés à la démarche, il y a une quinzaine de partenaires techniques, dont l'Institut de recherche agronomique (INRA) ou l'Union française des semenciers, dont le but est "d'identifier les solutions existantes et les solutions d'avenir", explique Éric Thirouin, président de la commission environnement de la FNSEA. "Il y aura des échanges avec les producteurs et avec les acteurs des territoires car on n'a pas les mêmes problématiques selon les régions", souligne-t-il.

"Chacun a ouvert sa banque de données, son imagination, et l'ensemble des acteurs a identifié 250 pistes de solutions d'avenir" jouant sur tous les ressorts possibles, a expliqué le syndicat : pratiques agronomiques, amélioration des plantes et innovations variétales, agriculture numérique, robotique et agroéquipement, biocontrôle, produits de protection des plantes innovants, démarches de filières et de territoire, conseil formation et diffusion.

Des exceptions sur le glyphosate

Les organismes de formation et de conseil, tels le réseau des chambres d'agriculture travailleront à diffuser ces bonnes pratiques chez les agriculteurs. "Il y aura également un travail pour tendre la main aux ONG et aux associations de consommateurs pour présenter notre travail dans le détail", a assuré Christiane Lambert.

Éric Thirouin, secrétaire général adjoint de la FNSEA, prévient toutefois que le monde agricole n’agira pas seul : "Le contrat de solutions a vocation à élargir  son cercle pour progresser encore dans les solutions ! Il faut que l'Etat y prenne sa part y compris à travers son grand plan d'innovation de 5 milliards !"

De son côté, le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, qui a renoncé à venir au Salon de l'Agriculture, assure que l'interdiction du glyphosate sous trois ans sera maintenue mais il précise : "Je ne suis pas buté et personne ne doit être enfermé dans une impasse : si dans un secteur particulier ou une zone géographique, certains agriculteurs ne sont pas prêts en trois ans, on envisagera des exceptions".  

Ludovic Dupin avec AFP


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