Malgré les rumeurs annonçant Ségolène Royal à la tête d’un grand ministère de l’Education et de la Culture, la ministre de l’Ecologie a finalement conservé son poste dans le gouvernement Valls-II. La composition de l’équipe gouvernementale a été annoncée mardi 26 août à 18h45.Une stabilité bienvenue car le ministère avait jusqu’alors fait les frais de tous les remaniements de l’ère Hollande. Pas moins de quatre ministres – Nicole Bricq, Delphine Batho, Philippe Martin et Ségolène Royal – se sont succédé à ce poste depuis le 6 mai 2012.
Transition énergétique, biodiversité, préparation de la COP 21 : des lois importantes pour l’avenir du pays
La ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie doit en effet porter plusieurs dossiers d’importance dans les mois qui viennent. D’abord, accompagner le projet de loi de programmation sur la transition énergétique, un "sujet majeur et stratégique", selon les mots de la ministre lors de sa présentation à la presse le 30 juillet dernier, devant l’Assemblée nationale. Il y sera soumis dès le 1er octobre.Elle devra aussi défendre le projet de loi sur la biodiversité et accompagner le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, dans la préparation de la conférence onusienne sur le climat qui aura lieu en décembre 2015 à Paris.
Le départ de Frédéric Cuvillier : une bonne nouvelle pour les associations de défense de l’environnement
Autre bonne nouvelle pour les associations environnementales, le changement à la tête du secrétariat d’Etat aux Transports, à la Mer et à la Pêche. Celui-ci était tenu depuis le début de la mandature Hollande par François Cuvillier, ex-maire de Boulogne-sur-Mer et bête noire des protecteurs des fonds marins en raison de sa défense des intérêts de la pêche industrielle.Quelques minutes avant l’annonce de la composition du nouveau gouvernement, il avait annoncé par communiqué avoir refusé d’être reconduit à son poste. Il n’avait pas, explique-t-il, "l’autonomie et la capacité d’action nécessaires" pour continuer. Son successeur, Alain Vidalies, saura-t-il mieux séduire les écologistes ? Son action parlementaire avait jusqu’à présent été davantage tournée vers les questions sociales (conditions de travail, esclavage moderne, notamment).
Emmanuel Macron, la grande incertitude
C’est cependant du côté du ministère de l’Economie qu’a lieu le grand chambardement du gouvernement. En remplaçant Arnaud Montebourg, rempart de l’aile gauche du PS, par Emmanuel Macron, l’ex-secrétaire général de l’Elysée connu comme "l’hémisphère droit de François Hollande", le virage économique pris par Valls-II est clair.Par ailleurs, on connaissait le penchant d’Arnaud Montebourg pour les gaz de schiste et le nucléaire. Quelles positions l’ex-banquier d’affaires de Rothschild prendra-t-il sur l’Industrie, l’autre pendant de son maroquin, et l’Energie, compétence partagée avec le ministère de l’Ecologie ?Enfin, on remarquera l’absence des écologistes (Europe Ecologie Les Verts) qui se sont finalement conformés à la directive de leur parti de ne pas participer à ce nouveau gouvernement.