Publié le 04 novembre 2019
ÉNERGIE
La voiture électrique vendue au même prix que son équivalent thermique d'ici 2024
Comment booster les ventes de voitures électriques ? Cette question va peut-être bientôt être réglée grâce à la baisse des coûts de production des batteries. Les spécialistes du cabinet AlixPartners prédisent en effet que leur prix sera équivalent à ceux d'un moteur thermique d'ici 2024, passant sous la barre des 100 dollars du kilowattheure.

@Jean-Brice Lemal / Renault
D’ici cinq ans, acheter une voiture électrique sera – presque – devenu accessible. Selon une étude du cabinet de conseil AlixPartners, publiée à la rentrée, les prix d’un véhicule électrique seront en effet très proches de ceux d’un modèle thermique. En cause, la baisse des coûts de production des batteries, qui représentent actuellement un tiers du prix.
Les experts estiment que grâce aux effets d’échelle et à l’amélioration des technologies, leur coût passera sous la barre des 100 dollars le kilowattheure (kWh) en 2024 contre 140 dollars aujourd’hui, soit une baisse de 35 % en moyenne. Ce seuil rendra la propulsion électrique comparable à la propulsion thermique, permettant de lever l’un des principaux freins à leur développement.
40 % du marché en 2030
"Le pari électrique se joue maintenant, avec le lancement de très nombreux véhicules, particulièrement en Chine et en Europe. Les questions liées aux batteries électriques sont donc cruciales pour le développement de ce type de véhicules : la domination chinoise, les enjeux liés à la charge rapide et à la taille des batteries sont incontournables pour le développement de ce marché", explique Laurent Petizon, du cabinet AlixPartners.
Les constructeurs automobiles mondiaux se sont ainsi engagés à investir 200 milliards de dollars dans l'électrification de leur gamme d’ici 2024. Selon les prévisions des spécialistes, l’électrique pourrait représenter 19 % du marché européen en 2025, et 40 % en 2030 contre moins de 3 % aujourd’hui. Reste toutefois une inconnue : celle du prix des matières premières comme le cobalt, le nickel ou le lithium.
30 000 bornes de recharge en France
La question des infrastructures de recharge est également mise sur la table, notamment par l'association des constructeurs européens (ACEA) et de l’ONG Tranport & Environment. Ils viennent d’interpeller les autorités européennes sur la nécessité de faciliter l'installation de bornes, et leur financement. "Il y a moins de 30 000 points de charge publics aujourd’hui en France, détaille Christian Peugeot, président du Comité des Constructeurs Français d’Automobiles (CCFA). Au rythme actuel, nous ne serons pas à 100 000 en 2022."
En attendant, le gouvernement vient de lancer avec l’Avere (Association nationale pour le développement de la voiture électrique) un portail internet "Je-roule-en-électrique.fr" afin d’impulser le changement. Les utilisateurs sont invités à répondre à un questionnaire et sont aiguillés vers plusieurs modèles de voitures électriques correspondant à leurs usages.
Concepcion Alvarez @conce1