Publié le 22 juin 2017
ÉNERGIE
[Infographie] Les émissions de CO2 liées à l’énergie atteindront leur pic en 2026
Le système énergétique mondial poursuit sa route vers la décarbonation et accélère le mouvement. Selon une nouvelle étude de Bloomberg New Energy Finance, le secteur atteindra son pic d’émissions dans moins de dix ans. Merci à l’éolien et au solaire qui sont en passe de détrôner le charbon, grâce à la baisse continue de leurs coûts.

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En 2040, près des trois quarts des investissements dans l’énergie concerneront les énergies renouvelables, soit 7,4 milliards de dollars, selon les dernières prévisions de Bloomberg New Energy Finance (BNEF) (1). A cet horizon, l’agence prévoit que les coûts de l'énergie solaire auront baissé de 66 %, et ceux de l’éolien de 47 %, par rapport à 2016. Le solaire est déjà au moins aussi bon marché que le charbon en Allemagne, en Australie, aux États-Unis, en Espagne et en Italie et le sera dès 2021 en Chine ou encore en Inde.
"Le rapport de cette année suggère que le verdissement du système électrique mondial est inéluctable, grâce à la baisse rapide des coûts de l'énergie solaire et éolienne, et au rôle croissant des batteries, y compris celles des véhicules électriques, pour équilibrer l'offre et la demande", explique Seb Henbest, auteur principal du New Energy Outlook 2017. En conséquence, en suivant cette tendance, les émissions de CO2 liées à l’énergie atteindront leur pic en 2026 et baisseront ensuite de 4 % d’ici 2040, par rapport à leur niveau de 2016.
Le charbon en perte de puissance
Les capacités dans le solaire vont être multipliées par 14 et celle de l'éolien par 4 ! A elles deux, ces énergies renouvelables représenteront 34 % de la production d'électricité d'ici 2040, contre seulement 5 % actuellement. A l’inverse, le charbon s'effondre en Europe, avec un recul de 87 % ! Malgré l’engouement de l’administration Trump pour le secteur, la même tendance se dessine aux États-Unis. L’analyse de BNEF y prévoit une réduction de 51 % de la production de charbon d'ici 2040.
A l'échelle mondiale, BNEF s’attend ainsi à ce que 369 gigawatts de projets de centrales à charbon soient annulés, "dont un tiers en Inde". "La transition bas carbone est encore plus importante que ce que nous avions projeté les années précédentes", assure Jon Moore, président de BNEF. Cela s’explique aussi par le développement du stockage d’énergie, grâce aux batteries lithium-ion, le déploiement des véhicules électriques, ou encore de l’autoconsommation d’énergie solaire, qui vont "réduire la nécessité d’avoir d’importantes centrales à gaz ou à charbon à l’avenir".
Concepcion Alvarez @conce1
(1) Étude BNEF