Publié le 6 décembre 2016
Le gouvernement américain a décidé de modifier le tracé du pipeline Dakota Access. Un soulagement pour les Sioux, qui craignaient une pollution de leur principale source d’eau, le lac Oahe. Mais rien n’est définitif : Donald Trump est favorable au chantier. Le futur président des USA détient des actions dans la société de construction du pipeline. 

"Mni Wiconi !" ("L’eau est la vie !") ont crié, en signe de ralliement, les Sioux de la réserve de Standing Rock. Depuis avril, les Amérindiens, rejoints par des militants écologistes, manifestent contre la construction du pipeline Dakota Access.
Long de 1885 km, traversant quatre États américains, le projet d’oléoduc est déjà abouti à près de 80%. Reste à construire un tronçon passant sous le lac Oahe, principale source d’eau de la réserve indienne. Mais dimanche 4 décembre, le Corps des ingénieurs de l’armée américaine, compétent pour la construction d’infrastructures en zones sensibles, a annoncé qu’il préférait trouver une route alternative"La meilleure façon d’achever ce travail de façon responsable et rapide est d’explorer d’autres itinéraires pour le franchissement du pipeline", a déclaré Jo-Ellen Darcy, porte-parole du service des travaux civils de l’armée. 
En septembre, le gouvernement américain avait suspendu le chantier afin d’évaluer son impact environnemental. "Selon moi, il y a un moyen d’accommoder la construction du pipeline aux terres sacrées des Amérindiens", estimait Barack Obama. 

Conflit d’intérêt pour Donald Trump



L’oléoduc, dont le chantier est estimé à 3,4 milliards d’euros, traverse plusieurs territoires amérindiens. Au-delà de la pollution, les tribus dénoncent la destruction "des lieux où reposent [leurs] ancêtres".
"Les démolitions sont catastrophiques", témoignait David Archambault, chef de la tribu de Standing Rock. L’annonce du gouvernement est donc une victoire pour les tribus. Mais l’ombre de Donald Trump, qui plane sur ce dossier, gâche quelque peu la fête.
Le futur président des États-Unis détient des actions dans la société de construction du pipeline, Energy Transfer Partners (ETP). Le futur locataire de la Maison Blanche s’est toujours montré favorable au projet. Un soutien pour des "motifs politiques" et non pour ses "investissements personnels", a justifié son cabinet dans un communiqué à l’agence Reuters.

La mobilisation continue 



L’entreprise de construction dénonce une "action purement politique" du gouvernement Obama. Rappelant que les tribunaux fédéraux ont reconnu la légitimité du projet de construction"ETP s’engage à mener à terme ce projet essentiel et entend achever la construction du pipeline sans routage supplémentaire dans et autour du lac Oahe." 
Plusieurs manifestants, qui campaient depuis des semaines sur les terrains du chantier, ont décidé de rester mobilisés.

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