Publié le 18 juillet 2025

Le leader de la volaille LCD a annoncé appliquer l’European Chicken Commitment sur ses marques Maître CoQ et Le Gaulois d’ici 2028. Avec cet engagement en faveur du bien-être animal, le groupe marque une “avancée historique” qui pourrait entraîner le reste du secteur selon l’association L214.

C’est une “avancée historique”. Le groupe LDC, leader de la volaille en France, a annoncé jeudi 17 juillet prendre de nouveaux engagements en faveur du bien-être animal. Sur son site internet, le géant de l’agroalimentaire, qui représente 40% du marché français de poulet, affirme souhaiter se conformer “à l’ensemble des critères de l’European Chicken Commitment (ECC)”.

Cette initiative, portée en 2017 par une trentaine d’associations de défense animale, répond à un cahier des charges portant sur les conditions d’élevage et d’abattages des volailles de chair, allant “au-delà de la réglementation européenne“, estime l’interprofession de la filière. Concrètement, la densité maximale d’animaux passera de vingt à quinze par mètre carré et le choix des races sera limité à celles “dont l’intérêt pour le bien-être animal a été démontré”.

120 entreprises déjà engagées

L’ECC impose par ailleurs des normes d’élevage plus élevées, avec la mise en place de sources de lumière naturelle et de perchoirs, tandis que les cages ou les systèmes multi-étages sont interdits. LDC lancera ainsi de “nouvelles gammes ECC” pour ses marques Le Gaulois et Maître CoQ dès 2026, avec l’objectif d’appliquer ces pratiques de production “à 100% des gammes d’ici 2028, en fonction de la réponse du marché”. Le groupe prévoit en outre la possibilité d’étendre son engagement à l’ensemble de ses clients.

Dans les abattoirs, les conditions d’étourdissement des volailles seront également améliorées en évitant l’accrochage par les pattes des animaux conscients. 400 millions de poulets pourraient être concernés chaque année par ces pratiques plus vertueuses, qui permettraient de réduire la souffrance animale de 78% selon une étude du Welfare Footprint Project. En s’engageant, le groupe LDC rejoint ainsi 120 entreprises dont la coopérative d’éleveurs Loué, de nombreux distributeurs comme Carrefour et E.Leclerc ou encore le spécialiste du surgelé Picard.

Un appétit croissant pour la volaille

Un choix qui fait suite à une campagne menée par l’ONG L214 depuis plus de trois ans. “Cet engagement (…) représente une avancée importante pour faire reculer les souffrances des animaux et trace la voie que toutes les entreprises agroalimentaires doivent désormais suivre, se félicite Brigitte Gothière, cofondatrice de l’association, dans un communiqué. Le choix du leader du secteur envoie un signal fort à l’industrie agroalimentaire dans son ensemble”.

La coopérative agricole Terrena, propriétaire des marques Père Dodu et La Nouvelle Agriculture, reste par exemple parmi les producteurs en retard sur ces enjeux. La France rassemble sur son territoire 2 342 élevages de volailles de taille industrielle, se plaçant en tête sur ce segment au sein de l’Union européenne malgré des impacts délétères sur le bien-être animal et l’environnement.

Malgré des conditions d’élevage décriées, les Français consomment toujours plus de volaille. Poussés par la recherche de produits carnés plus accessibles dans un contexte inflationniste, ils en ont mangé en moyenne 29 kilogrammes par habitant en 2023. Un appétit principalement porté par la viande de poulet, dont la part a doublé en seulement deux décennies.

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