Publié le 8 juin 2025

Il y a une dizaine d’années, la probabilité qu’une année dépasse le seuil de réchauffement de 1,5°C était “très faible”. Cela s’est pourtant produit en 2024 et devrait se reproduire avec une forte probabilité dans les cinq prochaines années. Désormais, c’est le spectre d’un dépassement du seuil de +2°C qui apparaît dans les prévisions des experts.

Dans ses nouvelles prévisions décennales, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) dévoile qu’il existe désormais une probabilité non nulle (1%) qu’au moins une des cinq prochaines années dépasse 2°C de réchauffement, bien que cela soit “exceptionnellement improbable”. “C’est la première fois que nous voyons cela dans nos prévisions“, a commenté Adam Scaife, du Met Office. “C’est un choc” même si “nous avions pensé que c’était plausible à ce stade”.

Il y a une dizaine d’années, les prévisions avaient pour la première fois affiché la probabilité “très faible” qu’une année dépasse le seuil de réchauffement de 1,5°C. Celui-ci a été franchi pour la première fois sur une année calendaire en 2024. Et devrait de nouveau l’être dans les prochaines années. Selon le rapport, la probabilité que le réchauffement moyen sur cinq ans pour la période 2025-2029 soit supérieure à 1,5°C est de 70%. Ce chiffre est en hausse par rapport aux 47% du rapport de l’année dernière (pour la période 2024-2028) et aux 32% du rapport de 2023 pour la période 2023-2027.

“Aucun répit”

Le rapport prévoit ainsi que la température moyenne annuelle de la surface de la planète pour chaque année entre 2025 et 2029 devrait être supérieure de 1,2°C à 1,9°C à la moyenne des années 1850-1900. Il y a 80% de chances qu’au moins une année entre 2025 et 2029 soit plus chaude que l’année la plus chaude jamais enregistrée (actuellement 2024). Et il y a 86% de chances qu’au moins une année soit supérieure de plus de 1,5°C au niveau préindustriel. Dans dix ans, les prévisions seront-elles les mêmes pour le seuil de +2°C ?

“Nous venons de vivre les dix années les plus chaudes jamais enregistrées. Malheureusement, ce rapport de l’OMM ne laisse entrevoir aucun répit dans les années à venir, ce qui signifie que les répercussions négatives sur nos économies, notre vie quotidienne, nos écosystèmes et notre planète iront croissant”, a déclaré la Secrétaire générale adjointe de l’OMM, Ko Barrett.

Chaque fraction de degré de réchauffement supplémentaire intensifie les vagues de chaleur, les précipitations extrêmes, les sécheresses intenses, la fonte des calottes glaciaires, de la glace de mer et des glaciers ainsi que le réchauffement des océans et l’élévation du niveau de la mer. Une autre étude publiée fin mai par des chercheurs de World Weather Attribution révèle ainsi que la moitié de la population mondiale a subi, au cours de l’année écoulée, 30 jours de chaleur extrême supplémentaire par rapport à la normale. Un phénomène rendu au moins deux fois plus probable en raison du changement climatique d’origine humaine. L’organisation dénombre 67 épisodes de chaleur extrême au cours des douze derniers mois.

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