Publié le 30 juillet 2024

Le mercure s’emballe en France. Après un début d’été frais et plutôt arrosé, une large partie du pays se retrouve maintenant en vigilance orange canicule, ce mardi 30 juillet. Un premier pic de chaleur dangereux pour les athlètes olympiques et les spectateurs, mais également pour les travailleurs, alerte l’OIT.

Il fait encore très chaud cet après-midi sur une large moitié du territoire. Le Val-d’Oise, les Yvelines et la Creuse, et douze autres départements, sont venus s’ajouter ce mardi 30 juillet à la très longue liste des 41 départements déjà placés en vigilance orange canicule. Quant au reste du territoire, de la Loire-Atlantique au Haut-Rhin, il est placé en vigilance jaune. Selon Météo France, il s’agit d’“un épisode caniculaire de relativement courte durée mais particulière intense”.

Météo France prévoit que les 35 à 36°C seront atteints ou dépassés sur une grande partie de l’Hexagone aujourd’hui, excepté sur les régions de Bretagne, Normandie, Hauts-de-France et Grand Est. A Paris et dans ses départements alentours, où se tient actuellement une grande partie des épreuves olympiques, “les 35°C seront atteints mardi et la nuit de mardi à mercredi sera très chaude, avec des températures minimales autour de 22°C”, alerte Météo France. En soirée, le thermomètre ne devrait pas redescendre en dessous des 34°C, avec un fort risque d’orages. D’où l’alerte orange aux orages dans la soirée, déclenchée ce mardi en fin de matinée.

Des JO sous 35 degrés ?

Si jusqu’ici les Jeux Olympiques avaient été perturbés par la pluie, les fortes chaleurs ont finalement fait leur apparition. Or la chaleur est un véritable enjeu pour les sportifs et l’organisation de la compétition ces dernières années. Le 18 juin, un mois avant l’ouverture de la compétition, un rapport coécrit par l’ONG Climat Central, 11 athlètes et des chercheurs de l’université de Portsmouth, a alerté sur le fait “qu’une chaleur au cours des Jeux pourrait entraîner l’effondrement de certains athlètes, voire leur décès”. Certains d’entre eux ont encore en tête la chaleur extrême qui s’était abattue sur le Japon lors des JO de Tokyo en 2021, qualifiés comme “les plus chauds de l’histoire” de la compétition.

Pour l’heure, aucune épreuve n’a été reportée, même si certaines d’entre elles seront particulièrement exposées, comme la demi-finale de rugby à VII féminin, les qualifications en BMX freestyle ou encore les éliminatoires de hockey-sur-gazon. Si les athlètes sont entraînés à pratiquer sous de fortes températures, quid du public ou encore des bénévoles ? La grande majorité des sites éphémères, construits pour l’événement (Place de la Concorde ou sur le Champs-de-Mars, par exemple), n’ont pas de tribunes ombragées et sont de véritables îlots de chaleur. Le comité d’organisation assure que les zones d’attente sont ombragées et que des fontaines à eau sont mises à disposition du public.

Du côté de la région, l’Île-de-France a annoncé lundi l’activation du plan canicule, avec distribution d’eau et de chapeaux. Tandis que dans les transports, Île-de-France Mobilité a déployé des moyens inédits pour tenter de rafraîchir ses usagers. Elle prévoit notamment de distribuer 2,5 millions de briquettes d’eau dans 74 gares et stations. Et des fontaines à eau ont également été installées dans près de 90 points du réseau, “dont 90% dans les gares desservant les sites olympiques”

Les travailleurs en première ligne

Mais derrière toutes ces précautions prises pour protéger les supporters et les athlètes olympiques, la chaleur continue de tuer toujours plus chez les travailleurs. Un rapport de l’Organisation internationale du travail (OIT) paru le 25 juillet dernier a révélé que le nombre de travailleurs exposés à la chaleur excessive a augmenté partout dans le monde, mais particulièrement en Europe et en Asie centrale. En chiffres :  plus de 70% des travailleurs étaient exposés à une chaleur excessive en 2020, soit 8,8% de plus qu’en 2000. Cette proportion reste toutefois encore faible en Europe /Asie centrale (29%) par rapport à l’Afrique (92,9%), les États arabes (83,6%), l’Asie-Pacifique (74,7%) et les Amériques (70%).

“La chaleur excessive crée des défis sans précédent pour les travailleurs du monde entier tout au long de l’année, et pas seulement pendant les périodes de canicules intenses”, a déclaré Vera Paquete-Perdigao, directrice du département de la gouvernance de l’OIT. Selon l’OIT le “stress thermique est un tueur invisible et silencieux qui peut rapidement provoquer une maladie, un coup de chaleur ou même la mort”. Il peut également entraîner dans le temps de graves problèmes cardiaques, pulmonaires et rénaux. A noter qu’en France, la canicule est désormais un motif de chômage technique pour les salariés du BTP.

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