Avec tous les regards tournés vers la crise du gaz et de l’électricité en Europe, les tensions sur le marché pétrolier sont temporairement passées au second plan. Malgré un léger repli des prix, sur fond de craintes de récession, la situation semble pourtant devoir perdurer, alimentée par le conflit en Ukraine et des réserves de production de plus en plus fines.
Dans son rapport mensuel de juin sur l’état du marché pétrolier, l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) a tiré la sonnette d’alarme en avertissant que "la production globale de pétrole pourrait l’an prochain rencontrer des difficultés à suivre la demande". L’organisation estime que la demande pourrait atteindre un niveau supérieur à 2019, à 101,6 millions de barils par jour, même en adoptant des hypothèses conservatrices sur la reprise économique en Chine et l’impact de la hausse des prix sur la demande.
Une réserve de production insuffisanteLe conflit en Ukraine constitue la principale source de pression sur la disponibilité de pétrole brut et de produits raffinés. Les sanctions occidentales ont privé la Russie d’un débouché important et commencent à provoquer des fermetures de puits. L’AIE estime que la production du pays a déjà chuté de près d’un million de barils par jour, et que ce chiffre pourrait atteindre près de trois millions d’ici à la fin de l’année (sur un total d’environ 10 millions de barils par