Publié le 19 juin 2018
Le scandale du dieselgate, qui a en premier lieu touché Volkswagen, est en train de retomber lourdement sur l’une de ses filiales Audi. Le patron vient d’en être incarcéré alors que les ingénieurs de-là marque de luxe sont soupçonnés d’être à l’origine du logiciel à l’origine de la fraude sur les émissions des moteurs allemands.

Rupert Stadler, aux manettes d’Audi depuis onze ans, a été arrêté lundi 18 juin et conduit devant une magistrate, a expliqué à l’AFP un porte-parole du parquet de Munich. Mis en cause fin mai pour "fraude" et complicité d’"émission de faux certificats", le dirigeant est soupçonné "d’avoir voulu influencer des témoins ou d’autres suspects".
Il a nié ces accusations, a été écroué, et s’est dit "prêt à être interrogé à partir de mercredi (20 juin)", a poursuivi le représentant du parquet. Dans la foulée, le conseil de surveillance de Volkswagen a relevé Rupert Stadler de ses fonctions pour le remplacer par le Néerlandais Bram Schot, transfuge de Daimler arrivé chez Volkswagen en 2011, et responsable des ventes chez Audi depuis 2017.
Le dieselgate, scandale à tiroirs dans lequel les constructeurs allemands n’en finissent plus de s’embourber, avait éclaté en septembre 2015 chez Volkswagen, maison mère d’Audi et de Porsche.
L’agence américaine de l’environnement (EPA) avait accusé le premier constructeur mondial d’avoir équipé 11 millions de ses voitures diesel d’un logiciel capable de fausser le résultat des tests antipollution et dissimulant des émissions dépassant parfois jusqu’à 40 fois les normes autorisées.
Un logiciel mis au point par Audi
Tardivement rattrapé par ce dossier, Audi a dû rappeler début juin quelque 60 000 A6 et A7 après la découverte d’un "logiciel illicite" capable de fausser les niveaux d’émissions de gaz polluants. Mais la marque haut de gamme, dont les ingénieurs sont soupçonnés d’avoir contribué à l’élaboration des logiciels en cause, intéresse depuis longtemps le parquet de Munich.
Selon le quotidien Süddeutsche Zeitung, la mise en cause de Ruppert Stadler est en partie liée à un courriel adressé "fin 2015" au dirigeant, le mettant au courant de l’utilisation de logiciels irréguliers. Entré chez Audi en 1990, et PDG depuis 2007, Rupert Stadler avait jusqu’à présent gardé la confiance des actionnaires principaux, les familles héritières Porsche-Piëch.
L’empire Volkswagen s’efforce toujours de tourner la page du dieselgate, alors même que l’amende d’un milliard d’euros récemment infligée par la justice allemande n’a pas mis fin à toutes les procédures en cours.
La Rédaction avec AFP

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