Le réchauffement climatique devrait avoir un effet bien plus dévastateur sur la valeur des actifs des investisseurs qu’ils ne le pensent. Une étude sur le secteur des fonds de pension britanniques, réalisée pour Carbon Tracker par Steve Keen, professeur au University College de Londres, explique que les modèles utilisés par ces acteurs financiers prédisent des impacts économiques mineurs d’un réchauffement climatique compris entre 2 et 4°C. Au mépris de la science climatique, qui prévoit au contraire des dommages physiques catastrophiques et une menace existentielle si le réchauffement s’emballe. Cet écart d’interprétation pourrait mener à un "moment Minsky", selon l’étude de Carbon Tracker, ce phénomène macroéconomique dans lequel les investisseurs se désengagent massivement entraînant une correction des marchés.
La divergence entre les modélisations économiques et les modélisations climatiques a déjà été constatée par une étude des actuaires britanniques. Elle montrait que les scénarios climatiques utilisés par le secteur financier, notamment dans le cadre des stress-tests, ne prenaient pas en compte des facteurs importants comme le franchissement des points de bascule. Carbon Tracker appelle ainsi dans son rapport les fonds de pension à corriger leurs modèles – et donc à revoir la construction de leurs portefeuilles. Mais aussi les gouvernements et les autorités de réglementation à intégr