La mine de charbon Carmichael se trouve en Australie dans le Queensland, non loin du littoral. Son opérateur, un milliardaire indien du nom de Gautam Adani, dont l’entreprise est spécialisée dans les ressources et l’énergie, souhaite l’exploiter pour fournir l’Inde.
Ce projet a longtemps été retardé par des militants écologistes et les conséquences possibles pour l’environnement ont poussé certaines banques à s’en retirer. Gautam Adani a finalement bénéficié de subventions de la part de l’Etat australien. Ce dernier n’agit pas sans contrepartie : l’entreprise devra payer des taxes.
La production de charbon devrait atteindre les 2,3 milliards de tonnes sur 60 ans. Il s’agit du plus important investissement indien en Australie. Il devrait renforcer les relations entre les deux pays, et permettre la création de nombreux emplois dans une région fortement touchée par le chômage. La mine Carmichael comportera cinq sites d’exploitation souterrains et six à ciel ouvert, ce qui en ferait la plus importante mine d’Australie et l’une des plus grandes au monde.
Le projet a suscité de vives réactions de la part des associations de défense de l’environnement. L’écosystème, notamment aquatique, est déjà mis en danger par le réchauffement climatique et cette exploitation pourrait aggraver les choses. La grande barrière de corail, déjà fragilisée, se situe dans le même secteur que la mine. L’extraction de charbon et les émissions qu’elle rejette pourraient terminer de détruire irrémédiablement le plus grand récif corallien du monde. Des espèces animales seront menacées. La mine se trouve aussi sur le territoire des Aborigènes d’Australie, qui craignent pour leur patrimoine et leur culture. Les Australiens ont défilé dans les rues à plusieurs reprises, sans succès.