Les « communs », notion générique pour désigner les biens communs et les ressources partagées, recouvrent les institutions, formalisées ou non selon le type de sociétés, qui prennent en charge la gestion des ressources de la communauté, et de manière durable en respectant des pratiques ou des règles définies. Il peut s’agir de champs, de forêts, de tourbières, ou même de la mer. Dans ce dernier cas, à titre d’exemple, une gestion durable des communs impliquerait de changer de zone de pêche le temps que la faune marine se reconstitue.
Cependant, depuis un article à l’écho mondial de Garrett Hardin intitulé « La tragédie des communs », daté de 1968, la question de cette gestion publique est en débat et a eu un impact majeur sur l’approche environnementale contemporaine. Hardin souligne que la propriété commune d’une ressource entraînerait fatalement sa ruine, due à une surexploitation individuelle au détriment de l’intérêt général. Cette approche néomalthusienne et corrélée au concept américain du wilderness a entraîné en outre la constitution de nombreux trusts caritatifs environnementaux agissant en faveur d’une gestion privée des biens communs, exclusivement dédiés à cette fin. Plusieurs de ces trusts sont notamment parties prenantes dans l’émission d’obligations en faveur de l’environnement (green bonds, blue bonds) et travaillent aux côtés d’ONG, par exemple dans des projets de constitution d’aires marines protégées sans pêche.