Créés pour la première fois au Koweït en 1953, les fonds souverains sont des fonds de placement financiers publics, destinés principalement au long terme. Ils gèrent les réserves de change des États. Ils investissent par ce moyen dans des secteurs variés, essentiellement stratégiques, grâce au surplus de liquidités dégagé par certaines de leurs activités, comme le pétrole ou d’autres énergies fossiles pour le Moyen-Orient et l’Afrique, ou encore l’exportation de produits manufacturés par la Chine. Les pays du Moyen-Orient (Qatar, Arabie saoudite, Émirats arabes unis) représentent la moitié de ces fonds, l’Asie un quart, et le reste du monde se partage le dernier quart.
Leur importance croît sur le plan international et concerne désormais une cinquantaine de pays, pour un total d’actifs gérés d’environ 7 500 milliards de dollars. En 2017, leur croissance fut plus que double par rapport à 2016 et dépassait le marché obligataire. Cependant, la variété de leurs investissements et leur capacité d’influence prêtent parfois le flanc aux critiques. En termes éthiques, on reproche parfois aux fonds souverains de provenir de pays non-démocratiques et d’être peu transparents, en parallèle d’investir dans des domaines peu soucieux de l’environnement, comme les hydrocarbures.
D’autres fonds, comme ceux de Norvège, d’Australie ou de Nouvelle-Zélande, se tournent pour leur part vers des activités écoresponsables et jugées éthiques. La Norvège, par exemple, refuse d’investir dans l’armement et le tabac et s’est désengagée d’entreprises jugées trop carbonées. Ils prennent en compte leur gouvernance et leur transparence.
Désormais, la masse monétaire qu’ils représentent et leurs investissements dans de nombreuses grandes entreprises stratégiques, notamment en difficulté, posent la question de leur rôle géopolitique et diplomatique potentiel à l’égard des pays récipiendaires de leur aide.