Le Flygskam est un mouvement né en Suède puis étendu aux pays scandinaves à la fin de l’année 2018, dans le contexte de la notoriété croissante de Greta Thunberg, jeune militante suédoise du climat. Motivé par le souci écologique, il désigne la honte de prendre l’avion en raison de la pollution générée par ce mode de transport. Les vols internes (36% du fret mondial total) et distances courtes sont notamment visés et délaissés au profit d’autres moyens de transport, comme le train. C’est d’ailleurs ce dernier, vingt fois moins émetteur de CO2 par kilomètre et par passager, qui bénéficie principalement du Flygskam, dont l’impact pèse déjà sur le trafic aérien suédois. On parle alors de « train brag », la fierté de privilégier le train sur l’avion dans ses voyages. Face à l’ampleur du phénomène, le gouvernement suédois a d’ailleurs dû rouvrir des lignes de train de nuit.
Encore jeune, le Flygskam gagne doucement du terrain en France et prend sur les réseaux sociaux, principales caisses de résonance du mouvement, le nom d’Avihonte. Les acteurs de l’aérien se sont ainsi engagés, lors du Salon du Bourget 2019, à assurer une croissance neutre en carbone et à réduire progressivement les émissions de CO2 de l’aviation civile. Ceci, alors qu’à horizon 2030 le nombre mondial de voyageurs utilisant l’avion doublerait.