L’histoire aura peut-être sa place dans la légende de la presse financière. Tout juste couronné première fortune d’Inde par Forbes, l’homme d’affaires indien Gautam Adani entamait 2023 par ce qui devait être sa plus grosse levée de fonds à ce jour. Les accusations d’un vendeur à découvert ont suffisamment déstabilisé les marchés pour que la valeur de son groupe chute de plus de 100 milliards de dollars en deux semaines. La défiance touche particulièrement Adani Green, la vitrine durable de l’empire, qui souffre du rappel de son association avec une organisation mère très impliquée dans les énergies fossiles et à la gouvernance peu transparente.
La source des maux d’Adani est basée à New York. La firme Hindenburg Research, qui s’est fait une spécialité d’attaques très fouillées dont la victime la plus spectaculaire était jusqu’à présent l’Américain Nikola, pionnier raté du camion à hydrogène. Le groupe indien constitue cependant une cible d’une toute autre ampleur, du haut des 25 milliards de dollars de chiffre d’affaires et 1,8 milliard de profits nets pour ses sociétés cotées en 2022.
Les limites du capitalisme de connivenceLe rapport de Hindenburg, publié le 24 janvier, s’intéresse à ce qui est présenté comme des manœuvres de fraude financière pour gonfler les cours de bourse, notamment en organisant la détention de paquets de titres par des entités satellites bas