Le bilan carbone, ce n’est pas automatique dans les grands groupes… même si la loi le leur impose. Les décodeurs du Monde publient une enquête sur le reporting des émissions de gaz à effet de serre des acteurs français et lèvent le voile sur leur manque d’engagement. Intitulée "L’échec du bilan carbone obligatoire symbole du mépris des enjeux climatiques", l’enquête montre que seuls 35% des acteurs soumis à l’obligation de publier un bilan carbone depuis 2012 le font réellement. Et pas toujours de manière convaincante.
Parmi les grands groupes, CMA CGM, Dassault Systèmes, Leclerc, Eiffage, Vivendi… restent peu diserts sur leurs émissions. L’argument ? Ils les reportent dans d’autres documents, notamment ceux du CDP pour Vivendi. Quand ils établissent un bilan des émissions de gaz à effet de serre, le scope 3 demeure par ailleurs bien peu fourni. Les entreprises déclarent souvent avoir beaucoup de mal à faire remonter les données permettant de le calculer, notamment celles issues de leur chaîne de valeur.
Renforcement des obligations de reportingMais les grandes entreprises de plus de 500 personnes, soumises à l’obligation de reporter tous les quatre ans, ne sont pas forcément les plus mauvaises élèves. Selon les données de l’Ademe publiées par le Monde, 43% d’entre elles ont publié un bilan en 2021. Les établissements publics de plus de 250 salariés ne sont que 23% à s’être pliés