Le bonus des dirigeants est sans doute l’un des outils les plus efficaces pour orienter la stratégie d’une entreprise. Un rapport de Carbon Tracker montre cependant que ce levier est encore trop peu utilisé par les entreprises des énergies fossiles pour mettre en œuvre leur transition vers un modèle bas carbone. Au contraire ! Sur les 35 plus grandes majors pétrolières cotées dans le monde, 95% continuent d’indexer une partie de la part variable des dirigeants sur l’augmentation de la production pétrolière et gazière.
"Les entreprises des énergies fossiles doivent revoir rapidement leurs modèles d’affaires, et pourtant les dirigeants sont encouragés à poursuivre des projets risqués pour augmenter la production", s’alarme Maeve O’Connor, analyste chez Carbon Tracker et auteur du rapport. C’est le cas notamment des compagnies américaines, qui sont celles qui récompensent le plus l’augmentation de la production d’hydrocarbures.
Dans des sociétés comme ExxonMobil, Continental ou CNRL, plus de 25% de la rémunération variable des dirigeants est ainsi liée directement à l’augmentation de la production d’hydrocarbures. Seule une poignée d’entreprises (Marathon, DiamondBack, etc.) n’ont pas mis en place d’incitations au développement de ces projets.
Des biais dans les critères d’indexation des rémunérations variablesEn Europe, la tendance est similaire. Les majors européennes