Climat tendu à l’assemblée générale d’Atos, l’entreprise française de services numériques. Depuis plusieurs mois, des actionnaires minoritaires se livrent en coulisse à une bataille musclée pour réformer la gouvernance du groupe. Début juin, les tensions ont éclaté au grand jour, quand Sycomore AM et deux autres actionnaires minoritaires ont fait inscrire à l’ordre du jour de l’AG une demande de révocation de trois administrateurs, dont celle de Bertrand Meunier, le président du conseil d’administration. Une véritable révolution dans le monde feutré de la gouvernance des grands groupes cotés français, où s'opposer au conseil est vu comme une faute de goût ! Ces tensions se sont matérialisées en direct pendant l’AG du 28 juin, lors des prises de parole de Cyril Charlot, directeur de la gestion de Sycomore, et des réponses du conseil d’administration. Les résultats du vote montrent de vraies dissensions au sein de l’actionnariat du groupe, réparti à quasi égalité entre des investisseurs institutionnels et des actionnaires individuels.
Les trois résolutions proposant la révocation de Bertrand Meunier, Aminata Niane et Vernon Sankey ont chacune recueilli autour de 33% de voix favorables. Elles sont donc rejetées, mais le score élevé du vote "pour" fait l’effet d’une claque pour les dirigeants du groupe, désavoués par plus du tiers de leurs actionnaires. Bertrand Meunier conserve donc tout ju