Nouvelles coupes rases en vue pour la transition écologique. Selon des documents préparatoires envoyés au ministère de l’Ecologie le 20 août dernier, et révélés par le média Contexte, le gouvernement démissionnaire de Gabriel Attal propose de réduire plusieurs postes pourtant clés comme la rénovation énergétique, l’électrification des véhicules, le verdissement des collectivités ou encore la biodiversité dans le budget 2025. En février dernier déjà, quand l’Energie était passée sous la houlette de Bercy, le gouvernement avait annoncé plusieurs coupes budgétaires pour l’écologie.
Dans le détail, Ma Prime Rénov pourrait être amputée d’un milliard d’euros. L’enveloppe consacrée au verdissement du parc automobile passerait de 1,5 à 1 milliard d’euros. Cela concerne à la fois le bonus écologique, la prime à la conversion et le leasing des véhicules électriques. Le Fonds vert pour les collectivités, qui doit accélérer la transition écologique dans les territoires, serait également réduit à 1 milliard d’euros en 2025, contre 2,5 milliards promis initialement.
Le budget d’engagement de l’Agence de la transition écologique (Ademe) serait lui aussi revu à la baisse de 25 à 35%. Les deux principales victimes seraient le Fonds chaleur (820 millions d’euros en 2024) et le Fonds économie circulaire (300 millions d’euros en 2024) qui étaient déjà nettement insuffisants pour répondre aux demandes des collectivités locales, notamment le développement des réseaux de chaleur ou la mise en place du tri à la source de biodéchets. Enfin, la biodiversité se verrait privée de 140 millions d’euros, soit près d’un quart de son budget.
“Mise en péril”
“Globalement, cela vient mettre en péril des centaines de projets de collectivités territoriales en matière de transition écologique et énergétique, avec des conséquences environnementales, économiques et sociales pour les territoires et les populations”, s’inquiète l’association Amorce dans un communiqué. “C’est toute la stratégie française de transition écologique et tous les travaux du Secrétariat général à la planification écologique qui sont, d’un revers de main, remis en question”, ajoute le réseau d’accompagnement des collectivités dans la transition.
De son côté, le ministre de l’Ecologie, Christophe Béchu, a également fait entendre son mécontentement. “Il n’y a ni accord ni soutien du ministre sur les économies demandées pour le projet de loi de finances 2025”, a déclaré à l’AFP un membre du cabinet du ministre. “Les orientations évoquées ne permettraient pas de garantir un financement efficace de la transition écologique. Le cabinet du ministre a évidemment eu l’occasion de faire part de son opposition à ces hypothèses de financement”, a poursuivi la source au ministère.
Les propositions du gouvernement de Gabriel Attal, qui vise un gel du budget, ne sont pas gravées dans le marbre puisqu’il appartiendra au prochain gouvernement de les valider ou non. Alors que la nomination d’un nouveau Premier ministre est attendu dans les prochains jours, Matignon assure que ces lettres plafonds, envoyées au ministère, “ne préemptent pas les arbitrages finaux qui seront rendus par le prochain gouvernement” et parle d’un “budget réversible”. Puis ce sont les parlementaires qui se prononceront lors de l’examen du Budget 2025 cet automne. Le tout dans un temps très court.