Publié le 1 août 2025

Vous rêvez de traverser l’Atlantique ? A partir de ce mois d’août, il est possible de rejoindre les Etats-Unis en cargo à voile. C’est l’offre proposée par la coopérative Sailcoop et l’armateur Neoline. Le but, ralentir et réduire drastiquement l’empreinte carbone de ses vacances. C’est le premier épisode de notre série de l’été consacrée aux nouveaux modes de voyage, durables… ou non.

Cap sur les Etats-Unis ! A compter de ce mois d’août, la coopérative maritime Sailcoop, qui cherche à remettre au goût du jour le voyage en voilier, lance sa première ligne régulière reliant la France à l’Amérique du Nord. Au départ de Saint-Nazaire, le trajet, d’une durée totale de quatorze jours, fera d’abord escale dans l’archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon avant de rejoindre Baltimore, dans le Maryland, à raison d’un voyage par mois.

Pour profiter de la traversée, les passagers auront la possibilité de réserver l’une des six cabines avec balcon que compte le cargo de 136 mètres de long mis à disposition par l’armateur Neoline. Le prix du billet, lui, s’élève à 3 200 euros par voyageur pour une traversée. “C’est un test, indique Grégoire Théry, directeur de la stratégie de Sailcoop auprès du média Actu.fr. Avec le bouleversement des modes de déplacements lié au changement climatique, y a-t-il un marché pour ce type de transports de passagers ?”, s’interroge-t-il.

15 000 passagers en 2025

Annoncée fin 2024, l’offre semble en tout cas susciter l’enthousiasme. Début décembre, la compagnie enregistrait déjà plus de 600 pré-inscriptions, pour une capacité de douze voyageurs par trajet. Si Sailcoop s’adresse ici aux particuliers en quête d’aventure, elle permet également d’assurer un service de fret. 5 300 tonnes de marchandises pourront en effet être transportées dans les cales du bateau, pour de grandes marques françaises comme Renault, Clarins ou encore Longchamp. Si le succès est au rendez-vous, la coopérative envisage la construction d’un navire dédié. Elle a pour cela engagé une levée de fonds à hauteur de 400 000 euros.

Sailcoop n’en est d’ailleurs pas à son coup d’essai. La coopérative assure d’ores et déjà deux liaisons au départ de la France. La première, qui relie Concarneau aux îles de Glénan en Bretagne, a permis de transporter 8 400 passagers durant l’été dernier. Un chiffre que la coopérative espère faire monter à 15 000 en 2025. La seconde, lancée en mai 2022, rejoint Calvi, en Corse, depuis Saint-Raphaël. Le trajet, effectué par 1 400 voyageurs en 2024, a enregistré une hausse de 25% en un an.

Une demande alimentée par la tendance du “slow travel”. Alors que l’aviation atteint des niveaux records, une partie des voyageurs recherchent des alternatives plus durables pour alléger l’empreinte écologique de leurs vacances. En se posant en alternative, Sailcoop souhaite ainsi “contribuer à décarboner les secteurs du transport et du tourisme”, ce dernier pesant pour 11% des émissions de CO2 de l’Hexagone. Grâce au transport à la voile, la petite entreprise affirme pouvoir réduire ses émissions de plus de 80% par rapport à un navire à moteur équivalent.

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