Après la polémique autour des crédits carbone, la Science based targets initiative (SBTi) tente de redorer son blason. Son nouveau PDG vient de prendre ses fonctions, un projet de norme révisée sur la neutralité carbone, plus stricte, vient d’être mise en consultation, et le fonds Bezos, accusé de lobbying sur la compensation, a annoncé qu’il ne financerait plus l’initiative. Suffisant pour regagner en crédibilité ?
Il y a un an presque jour pour jour, la Science based target initiative (SBTi) traversait une forte zone de turbulences. Son conseil d’administration avait alors annoncé son intention d’autoriser les entreprises à utiliser la compensation carbone pour atteindre leurs objectifs de Scope 3, c’est-à-dire les émissions indirectes induites par l’utilisation des produits, très souvent les plus importantes. Cette décision, prise sans concertation avec le comité technique de la SBTi et contraire à ce que dit la littérature scientifique sur le manque de robustesse du marché des crédits carbone, avait provoqué un véritable tollé.
Le personnel de la SBTi avait réclamé et obtenu plus tard la démission du PDG de la SBTi, Luis Fernando do Amaral, fin juillet 2024. Il vient d’être remplacé par David Kennedy, l'ancien dirigeant du Climate Change Committee, l’équivalent du Haut conseil pour le climat au Royaume-Uni. Il est également passé par le cabinet EY, où il a travaillé sur la transition vers la neutralité carbone des entreprises. "David est un véritable pionnier, doté d’un leadership considérable en matière d’action climatique. Il veillera à ce que la SBTi poursuive sa croissance mondiale et fournisse aux entreprises les outils nécessaires pour décarboner leurs activités", a réagi Francesco Starace, président de la SBTi.
Le fonds Bezos se désengage
De nombreux observateurs avaient aussi dénoncé à ce moment-là la mainmise des e