Publié le 28 mars 2019
INFOGRAPHIES & VIDÉOS
[La vidéo des solutions] La Louve, un supermarché coopératif pour se passer de la grande distribution
C'est un supermarché alternatif qui plaît aux consommateurs désirant éviter la grande distribution. La Louve est gérée par les clients devenus obligatoirement des coopérateurs et travaillant dans le magasin trois heures par mois. Un modèle qui permet de réduire les coûts de main-d'oeuvre. Résultat : les prix sont 30 % moins chers qu'ailleurs, tout en respectant l'impact environnemental et le revenu des producteurs.

©LaLouve
On n’entre pas à la Louve comme dans un supermarché ordinaire. Pour y faire ses courses, il faut montrer sa carte de membre. Car ici, ce sont les clients qui gèrent ce supermarché participatif et coopératif. "Chaque personne voulant faire ses courses doit devenir coopérateur et travailler trois heures par mois dans le supermarché. Les tâches varient, ils peuvent tenir la caisse, mettre les produits en rayon, nettoyer le magasin, couper le fromage…", explique Catherine, membre de la Louve.
Le supermarché, situé dans le 18e arrondissement de Paris, n’emploie que sept salariés. Grâce à ces économies de main-d’œuvre, La Louve promet des produits 30 à 40 % moins cher que dans la grande distribution. "Le credo du magasin c’était de dire, nous ne sommes pas satisfaits de la grande distribution, donc nous avons créé notre propre supermarché dans lequel on peut trouver des choses qui sont bonnes, saines et accessibles", explique Catherine. Ici, tous les fruits et légumes sont bio et le magasin choisit les produits vendus en fonction de l’impact environnemental, du goût, du prix, de la proximité…
"On ne reverse pas de dividendes à des actionnaires
À l’entrée Alice, 31 ans, monteuse TV pour une grande chaîne, vient de terminer ses trois heures mensuelles. Elle file prendre un caddie et descend au rayon vrac pour commencer ses courses. Habitante du quartier, elle a connu La Louve par le bouche-à-oreille et depuis, c’est le seul magasin dans lequel elle fait ses courses.
"Dans les supermarchés traditionnels, il y a beaucoup d’intermédiaires entre le produit tel qu’il est produit et ensuite tel qu’il est acheté", explique-t-elle, "avec souvent des producteurs qui sont lésés, avec beaucoup d’emballages, beaucoup de transports en camion, train ou avion. Ici c’est plus local, c’est plus en direct avec le producteur et le but n’est pas de reverser des dividendes à des actionnaires".
Un autre rapport à la consommation
Aujourd’hui, la Louve compte 4 500 coopérateurs et ambitionne d’atteindre les 10 000 membres. 70 % sont des femmes et 10 % perçoivent des minima sociaux. Beaucoup viennent en priorité pour boycotter la grande distribution plutôt que pour les prix plus bas.
"C’est l’aboutissement aussi d’un certain mode de vie", avance Antoine, coopérateur depuis la création de la Louve. "On a un autre rapport à la consommation et l’ambiance est bonne. On partage avec les autres coopérateurs, c’est agréable de venir ici", assure-t-il.
Marina Fabre, @fabre_marina