Cela ne fait que trois semaines que La Boudeuse a ouvert ses portes, mais déjà un habitué entre, boîtes de conserve vides à la main. Ce voisin apporte de la matière première à Laure, la fondatrice de nouvel atelier-boutique rue du Poteau dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Cette dernière crée des objets déco zéro déchet et tendance, comme ces pots à plantes grasses recouverts de wax, un tissu africain très prisé.
“Lutter contre le tout jetable”
Le concept est de détourner les objets du quotidien, valoriser les déchets à première vue anodins. Mais pas seulement. Laure, spécialiste de la restauration de mobilier vintage, propose des cours pour restaurer des vieux meubles. “L’idée c’est de partager un savoir-faire, de valoriser le travail manuel et de lutter contre le tout jetable”, explique-t-elle en refaisant l’assise d’un fauteuil qu’elle a chiné chez Emmaüs.
Ici pas d’agrafe ou de rembourrage en mousse, la restauration est faite de manière traditionnelle avec des clous, des sangles, du crin et des ressorts. “L’intérêt des meubles 50, 60, 70 est qu’ils étaient encore faits avec de bons matériaux. On peut donc les recycler aujourd’hui. On n’a pas les problèmes de bois traité avec des colles pour agglomérés qui vont diffuser des produits toxiques. Ce sont des meubles sains qui ont une histoire à raconter”, abonde-t-elle.
Un espace de partage
Plus qu’une boutique, Laure souhaite que la Boudeuse soit un espace de partage. Elle propose ainsi des cours de DIY (Do it Yourself – Faites le vous-même) pour apprendre aux clients à réparer ou transformer eux-mêmes leurs objets. Cela va de la création d’un terrarium créé à partir d’un bocal de cuisine recyclé à la transformation d’une chaise rapportée par le client.
“Mon but est de donner le réflexe de détourner les objets, de recycler”, explique Laure qui remonte du sous-sol de la boutique, chaise à la main. C’est ici qu’elle entrepose tous les objets qu’elle a récupérés dans des brocantes ou directement à la poubelle. Une source inépuisable de matériaux auxquels elle donne une seconde vie.
Marina Fabre @fabre_marina