Publié le 24 avril 2020
POLITIQUE
La Commission lance le chantier du plan de relance européen, mais bute sur l’absence de solidarité entre États
Les 27 dirigeants de l'Union européenne ont chargé la Commission de préparer un plan de sortie de crise. Toutefois, toute décision sur les efforts de solidarité, réclamés par les pays du Sud à ceux du Nord, est reportée sine die. Plusieurs pays comme l'Allemagne refuse de telles dispositions.

@Commission Europe
Le plan de relance post-Covid19 de l’Union européenne sera présenté d’ici la deuxième ou troisième semaine de mai, a assuré la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, à l’occasion d’un sommet européen ce 23 avril. Ce plan, de plusieurs centaines de milliards d'euros, devrait comprendre une proposition de budget pour la période 2021-2027, incluant un fonds pour relancer l'économie.
En revanche, le président français Emmanuel Macron a révélé à l’issue du sommet qu'il n'y avait "pas de consensus" entre les pays de l'Union sur des transferts vers "les régions et les secteurs" les plus touchés par la crise du nouveau coronavirus. En effet, l'Italie et l'Espagne, qui ont le plus souffert de la pandémie, réclament davantage de solidarité aux pays du Nord.
L’Allemagne en opposition
Pourtant, au début de ce sommet tenu par vidéoconférence, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, avait alerté les 27 dirigeants européens contre le risque "d'agir trop peu, trop tard" face aux conséquences économiques de la pandémie, selon une source proche des discussions.
Mais ces derniers, en particulier l'Allemagne et les Pays-Bas, moins touchés par le virus, rechignent à payer pour des Etats auxquels ils reprochent leur indiscipline budgétaire pendant les années de croissance. Même si la chancelière allemande, Angela Merkel, a promis "dans un esprit de solidarité", des "contributions beaucoup plus importantes" de son pays au budget de l'UE, elle a de nouveau exclu toute mutualisation des dettes nationales, ce que l’on appelle des "coronabonds".
Dans une conférence de presse à l’issue du sommet, Emmanuel Macron regrette cette position. Selon lui, "si on laisse tomber une partie de l'Europe, c'est toute l'Europe qui tombera". "Les pays qui bloquent, ce sont toujours ceux qu'on connaît, les frugaux : l'Allemagne, les Pays-Bas. Est-ce qu'ils accepteront ? Nous sommes dans la discussion", a-t-il ajouté, en estimant qu'il s'agissait d'États "dont la psychologie profonde et les contraintes politiques justifient des positions très dures ".
La Rédaction avec AFP