Publié le 17 mars 2020
POLITIQUE
Donald Trump a-t-il voulu racheter un laboratoire allemand en pointe sur le vaccin contre le coronavirus ?
Berlin dit que c’est vrai, le laboratoire CureVac dit que c’est faux, Washington dit que c’est très exagéré. Selon des informations de presse confirmées par le gouvernement allemand, Washington aurait fait une offre de rachat sur un laboratoire allemand en pointe contre le coronavirus, par l’entremise directe du Président Donald Trump. Une source de tension entre les deux puissances.

@WhiteHouse
Le coronavirus va provoquer de nombreux dégâts sur la planète. D’abord sanitaires avec de nombreuses personnes malades et des décès. Ensuite sur le plan économique avec des milliards de dollars qui s’envolent en bourse et des faillites d’entreprises. Enfin sur les relations internationales. En effet, alors que les frontières se ferment et que d’aucun accuse les autres d’avoir été à l’origine de l’expansion du virus, une étrange tension germano-américaine fait jour.
Le gouvernement d’Angela Merkel accuse Washington, à travers son Président Donald Trump, d’avoir voulu mettre la main sur un laboratoire en pointe contre le coronavirus. Dimanche 15 mars, c’est le journal Die Welt (l’équivalent du Monde en France) qui révèle l'affaire. Donald Trump se serait rapproché de CureVac, situé à Tübingen (Land de Bade-Wurtemberg), un laboratoire de pointe qui pense pouvoir lancer un test clinique de vaccin d’ici quelques mois, grâce à de fortes subventions de l’État allemand.
L’Allemagne n’est pas à vendre
Donald Trump aurait même invité à la Maison Blanche le PDG du groupe, début mars, dans le cadre d’une réunion sur les stratégies à adopter face à l’épidémie. Depuis, le dirigeant du laboratoire a démissionné. Interrogé sur cette information, le ministre de l’intérieur allemand, Horst Seehofer, répond : "Je peux juste dire que j'ai entendu aujourd'hui, à plusieurs reprises, de la part de membres du gouvernement que c'est exact". L'Allemagne "n'est pas à vendre", a même protesté le ministre de l'Économie Peter Altmaier sur la chaîne de télévision publique ARD.
De son côté, interrogé par l’AFP, un représentant de l’administration américaine ne dément pas mais affirme que cette affaire a été “grandement exagérée”. Lundi 16 mars, le laboratoire a finalement pris la parole. CureVac l’affirme : "Pour être à nouveau clair au sujet du coronavirus : CureVac n’a pas reçu d’offre du gouvernement américain ou d’entités connexes avant, pendant et depuis la réunion de la Task Force à la Maison Blanche le 2 mars”, a tweeté le laboratoire. "CureVac rejette toutes les allégations de la presse", ajoute-t-il.
La course pour le vaccin est clé car celui-ci va être une opportunité commerciale gigantesque pour le laboratoire qui le trouvera. De leur côté, les grandes économies veulent s’assurer d’y avoir accès pour protéger leur pays. Il ne s’agit pas d’endiguer l’épidémie actuelle car le vaccin arrivera trop tard mais de prévenir une nouvelle apparition de la maladie, éventuellement dès l’hiver prochain.
Ludovic Dupin @LudovicDupin