Publié le 03 septembre 2022
POLITIQUE
Aurélien Barrau au Medef et Valerie Masson-Delmotte au gouvernement lancent l'alerte : avec quel impact ?
Aurélien Barrau au Medef, Valerie Masson-Delmotte face au gouvernement, la semaine de rentrée des dirigeants économiques et politiques s’est faite sur le mode alerte générale. Les deux scientifiques, dans des styles différents, ont résumé l’urgence climatique et environnementale. Leurs discours largement diffusés sur les réseaux sociaux, restent en attente d’une réponse à la hauteur. Le premier conseil de défense sur l’énergie, organisé le 2 septembre, a appelé à une mobilisation générale autour d’une sobriété choisie, reposant sur les démarches volontaires des entreprises comme des particuliers.

ALAIN JOCARD / AFP
Drôle de rentrée après l’été de tous les dangers ! Côté entreprises, le passage mardi d’Aurelien Barrau à la REF, grande rencontre annuelle du MEDEF, est celui qui retient le plus l’attention des réseaux sociaux. La vidéo dans laquelle il affirme "tant que vous nommerez "croissance" le fait de raser un espace gorgé de vie pour le remplacer par un espace commercial, nous n’aurons pas commencé à réfléchir sérieusement" devant un public médusé, a été vue des centaines de milliers de fois.
L'astrophysicien Aurélien Barrau aux grands patrons du Medef: « Tant que vous nommerez “croissance” le fait de raser un espace gorgé de vie pour le remplacer par un espace commercial, nous n’aurons pas commencé à réfléchir sérieusement ». pic.twitter.com/st53ot9jLE
— Loopsider (@Loopsidernews) September 2, 2022
Son message percutant a reçu des applaudissements clairsemés mais reste à savoir jusqu’où il a provoqué un grand chambardement des esprits, générateur de transformations des modes de production et de consommation à la hauteur des risques. Christophe Béchu, le ministre de la transition écologique qui était invité sur le même plateau au MEDEF, a semblé troublé. Il a évoqué les virages à 360 degrés qui seraient nécessaires. On lui a aussitôt rappelé que cela consistait à faire du sur place !
La pression monte sur le gouvernement. Après le MEDEF, avait lieu mercredi le séminaire gouvernemental au cours duquel la climatologue, Valerie Masson-Delmotte, co présidente du GIEC, devait, en une demi-heure, former les ministres à l’urgence climatique. Elle a publié les points clefs de sa présentation scientifique sur Twitter qui illustre son message principal : "Les impacts du changement climatique s’aggravent. Des solutions existent et peuvent être mises en œuvre pour des transformations structurelles. Il faut pour cela construire un développement résilient et une économie sobre en carbone, plutôt que gérer crise après crise".
En toute transparence, voici les points clés de ma présentation #climat au séminaire de rentrée gouvernemental
1/... pic.twitter.com/T2V9SYG5bP— Dr Valérie Masson-Delmotte (@valmasdel) September 1, 2022
Le premier conseil de défense sur l’énergie organisé vendredi matin aurait pu être le point d’orgue de cette semaine d’alerte générale. Il a duré plusieurs heures et c’est la Ministre de la Transition Energétique Agnès Pannier-Runacher qui en a fait le compte rendu médiatique. Elle s’est inscrite dans le discours d’Emmanuel Macron de la semaine précédente expliquant que "la clef pour passer l’hiver est la mobilisation générale". Elle mise sur une "sobriété choisie".
Elle a appelé pour cela à la "responsabilité collective" afin d’éviter "des mesures contraignantes". Elle s’appuie exclusivement sur les démarches volontaires pour atteindre l’objectif de réduction de 10 % des besoins en énergie, rappelant que "que la sobriété, c’est la chasse au gaspillage, l’attention au chauffage, à l’éclairage. Ce n’est pas demander aux entreprises de baisser leur production ou leur activité".
Anne-Catherine Husson Traore, directrice générale de Novethic, @AC_HT