Publié le 28 janvier 2019
ENVIRONNEMENT
Les 80 km/h sur la sellette malgré son impact positif sur l'environnement et la baisse des morts sur la route
Le nombre de morts sur les routes n'a jamais été aussi bas. Un record que le Premier ministre Édouard Philippe lie à la baisse de la vitesse sur les routes secondaires à 80 km/h depuis le 1er juillet 2018. Malgré cette bonne nouvelle, l'impact positif sur l'environnement et le budget des Français de cette mesure, le gouvernement envisage de l'aménager suite à la contestation des Gilets jaunes.

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[Mise à jour le 28 janvier 2019] La mortalité sur les routes affiche un recul historique. 3 259 personnes sont mortes en 2018 sur les routes de France. C'est neuf de moins que le précédent "record" enregistré en 2013, a annoncé Édouard Philippe le 28 janvier 2019. Sur les routes secondaires, où la vitesse est passée de 90km/h à 80 km/h au 1er juillet 2018, 116 vies ont été épargnées.
Mais cette mesure est très contestée, notamment dans les zones rurales. Édouard Philippe a jugé "légitime d'en discuter" dans le cadre du grand débat national même s'il "serait fou de baisser le niveau d'ambition.
600 000 allers-retours Paris New-York économisés
Car, au-delà de l'impact sur la sécurité routière, cette mesure aurait aussi un impact favorable sur l’environnement. C’est ce qu’a calculé EcoAct, société qui aide les entreprises à se décarboner. Selon ses estimations, rouler à 80 km/h permettrait une économie de 1 million de tonnes de CO2 pa an, soit 100 000 tours de la Terre en voiture, ou 600 000 allers-retours Paris-New York pour un passager en avion.
Les conclusions du Commissariat général au développement durable (CGDD) vont dans le même sens. Ce dernier estime que cette mesure permettra de réduire les bouchons. "Baisser la vitesse maximale de 90 à 80 km/h réduira les effets d’accordéon : il y aura moins de freinages et moins d’accélérations, donc moins d’embouteillages. La conséquence directe sera par conséquent une baisse des émissions de particules", expliquait à Marianne Benoit Hartman de France Nature Environnement.
De 30 à 120 euros en moins pour les conducteurs
Ce gain environnemental s'accompagne d'un gain économique. La réduction des bouchons entraîne une réduction de carburant. Le CGDD estime à 32 millions d’euros le montant des économies dans ce domaine. Si Ecoact calcule une économie de 30 euros par an par automobiliste, la sécurité routière conclut, elle, à une réduction de 120 euros.
Mais face à la contestation, le gouvernement envisagerait des aménagements route par route en permettant aux conseils départementaux d'être plus flexibles. Depuis le début de la mobilisation des Gilets jaunes, beaucoup de radars ont été dégradés. La facture atteindrait 500 millions d'euros.
Marina Fabre @fabre_marina