Publié le 02 juin 2022
ENVIRONNEMENT
Stockholm+50 : le sommet de la Terre fête ses 50 ans et appelle à une "pause collective"
C'était il y a 50 ans ! En 1972, se tenait le premier sommet de la Terre à Stockholm. Ces 2 et 3 juin, la capitale suédoise accueille de nouveau la communauté internationale pour célébrer cet anniversaire mais surtout pour donner un nouvel élan à l'action environnementale alors que les défis sont toujours plus importants. Le secrétaire général de l'Onu Antonio Guterres et l'envoyé spécial du président des Etats-Unis pour le climat John Kerry figurent parmi les personnalités devant participer à la conférence.

@PNUE
Pour fêter le cinquantième anniversaire du tout premier sommet de la Terre, qui s’est tenu en 1972, l'Assemblée générale des Nations Unies organise une réunion internationale à Stockholm ces 2 et 3 juin, baptisée "Stockholm+50, une planète saine pour la prospérité de tous - notre responsabilité, notre opportunité". Ce sommet comprendra notamment "trois dialogues de leadership" sur le besoin urgent d'actions pour parvenir à une planète saine et à la prospérité ; la reprise durable et inclusive après la pandémie de coronavirus ; et l’accélération de la mise en œuvre de la dimension environnementale du développement durable. Une déclaration finale est attendue à l'issue de ces deux jours.
La Déclaration de Stockholm adoptée le 16 juin 1972 par la Conférence des Nations Unies sur l’environnement humain a été le premier document à reconnaître les interconnexions entre développement, pauvreté et environnement. C’est aussi la première conférence à introduire de façon significative l'environnement dans l'agenda mondial, marquant le début du multilatéralisme environnemental. C’est à ce moment-là qu’est né le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), rattaché à l'Assemblée générale, à qui l'on doit la création du Giec et de l'Ipbes. Vingt ans plus tard, en 1992, le sommet de la Terre de Rio – plus célèbre - a quant à lui donné naissance aux trois Conventions cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), la diversité biologique (CDB) et la désertification (CNULD) dont la COP15 vient de se tenir en Côte d’Ivoire.
"Ces 50 dernières années sont caractérisées par une croissance déséquilibrée"
En cinquante ans, un certain nombre d’engagements ont été obtenus : protocole de Montréal sur la couche d’ozone, protocole de Kyoto puis Accord de Paris sur les émissions de gaz à effet de serre, objectifs d’Aichi sur la biodiversité, cadre d’action de Sendai sur la désertification. Mais les niveaux de CO2 dans l'atmosphère battent des records d’année en année. Il en est de même pour les émissions de méthane, la pollution de l’air, la perte de biodiversité. Et nous avons déjà réchauffé la température moyenne de la Terre de 1,1°C, nous rapprochant dangereusement de la limite fixée à 1,5 °C.
"Aujourd'hui, l'humanité a le choix : nous pouvons continuer sur la voie des 50 dernières années, caractérisées par une croissance déséquilibrée, une richesse inégale et une consommation et une production non durables entraînant une dégradation de la planète et des inégalités croissantes, des problèmes de santé, la méfiance et le désespoir pour le plus grand nombre et une bonne vie pour quelques-uns. Ou nous pouvons collectivement faire une pause et avancer avec empathie et solidarité, anticipation et prévoyance vers une action collective pour un avenir meilleur. Stockholm+50 nous offre une opportunité pour une pause collective", explique le PNUE dans une notre de cadrage.
L'organisation propose notamment de renforcer la coopération au niveau international, de connecter les différents agendas onusiens, de repenser les conceptions et les mesures du progrès et du bien-être pour fournir une nouvelle boussole et d’assurer une reprise équitable après la pandémie et une transition juste. Cet événement pourrait ainsi marquer un nouvel élan avant deux sommets majeurs attendus d’ici la fin de l’année, la COP15 Biodiversité en Chine attendue à la fin de l'été et la COP27 sur le climat en Égypte en novembre.
Pour qu'il n'y ait pas de "Stockholm+100" !
"Six mois après la COP26, le monde a changé, dans le contexte de l'invasion brutale et illégale de l'Ukraine par Poutine. L'inflation, la dette et l'insécurité alimentaire sont des défis croissants. Nous devons démontrer que ces menaces ont accru, et non diminué, notre détermination à respecter le Pacte [de Glasgow adopté l’année dernière]. Accélérons maintenant le rythme pour assurer une transition nette zéro et résiliente au changement climatique avant la COP27", a déclaré Alok Sharma, le président de la COP26 sur le climat, en amont de Stockholm +50.
"Stockholm 1972 a servi de tribune d'expression, mais n'a pas été suivie de changements majeurs. Cette prise de conscience environnementale était indispensable. Maintenant que les choses se savent et que les solutions existent, il n'y a plus d'excuses pour ne pas agir. Stockholm+50 doit être le dernier Sommet de la Terre, sans quoi il y en aura jusqu'à ce qu'il soit trop tard", lance de son côté l’explorateur Bertrand Piccard dans une tribune publiée cette semaine dans le quotidien La Tribune.
Concepcion Alvarez @conce1