80% des 500 plus grandes entreprises du monde disposent d’objectifs de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) ou de gestion de l’énergie. Mais très peu prennent en compte la nécessité de contenir la hausse de la température moyenne mondiale en-dessous de 2°C. C’est dans ce contexte qu’a été lancée, en 2015, l’initiative Science Based Targets par l’ONG WWF, le World Resources Institute (WRI) et le CDP (ex-Climate Disclosure Project).
Science Based Targets connaît un fort engouement puisque depuis son lancement. Aujourd’hui, 293 entreprises y adhèrent et s’engagent ainsi à aligner leurs objectifs chiffrés avec la trajectoire d’un réchauffement global sous les 2°C.
"Stimuler l’innovation et améliorer la rentabilité"
Parmi ces 293 entreprises, 62 ont déjà vu leurs objectifs approuvés, en ligne donc avec les 2°C. On y trouve notamment: Coca Cola, Dell, General Mills, Kellogg, Procter & Gamble, Sony ou Thalys.
"Le changement climatique est le plus grand défi auquel l’humanité doit faire face et constitue donc un objectif essentiel tant pour notre entreprise que pour nos clients", témoigne Lynelle Cameron, directeur du développement durable chez Autodesk, une multinationale américaine de logiciels. Celle-ci s’engage à réduire ses émissions (Scope 1, 2 et 3) de 43% d’ici 2020 et de 85% d’ici à 2050 par rapport à 2008.
"Ces entreprises sont à la pointe de la transition mondiale vers une économie bas-carbone et résiliente au changement climatique, a réagi Paul Simpson, directeur général de la CDP, lors du Business & Climate Summit qui s’est tenu en juin à Londres. Toutes les entreprises – y compris les industries à forte intensité carbone, telles que l’énergie, les produits chimiques et l’acier – peuvent adhérer. Les cibles fondées sur la science aident à stimuler l’innovation, réduire les coûts et améliorer la rentabilité. Les entreprises qui se lancent acquièrent un avantage concurrentiel à long terme et préservent leur prospérité future."
En France, des entreprises comme Renault, Carrefour, Sodexo, Seb ou encore L’Oréal s’inscrivent dans la démarche Science Based Targets, mais seul Kering a vu ses objectifs approuvés.